Sarah Hobson
Sarah Hobson | Crédit image : C. L. Cusack
Dès l’instant où elle a tenu dans ses mains le manuel de son cours de psychologie à l’école secondaire, Sarah Hobson (M.A., 2025) a eu le sentiment que sa carrière l’amènerait, d’une manière ou d’une autre, à aider les autres. Elle admet qu’à partir de ce moment, la progression vers l’obtention de son baccalauréat et de sa maîtrise dans ce domaine s’est faite de façon naturelle.

Aujourd’hui doctorante, elle concentre ses recherches sur l’aide qui peut être apportée aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale, en particulier les jeunes de la communauté 2ELGBTQI+. Cette entrevue a eu lieu dans le cadre de la série Les universitaires en éducation
 

Tell us about your background and what led you to graduate studies.

Je m’appelle Sarah et j’utilise le pronom « elle ». Depuis trois ans, je travaille avec la professeure Tracy Vaillancourt à titre d’étudiante à la maîtrise en psychologie du counselling. Cet automne, je vais poursuivre mes recherches avec elle et le reste de l’équipe du Laboratoire d’étude du cerveau et du comportement dans le cadre du programme de M.A.-Ph.D. en psychologie expérimentale à l'école de psychologie. Je m’intéresse à la violence et aux agressions chez les jeunes, à la santé mentale chez les membres de la communauté 2ELGBTQI+ et aux expériences vécues par les personnes ayant des identités sociales multiples, qui font intervenir la race, l’origine ethnique ou les handicaps, par exemple. Je suis assistante de recherche dans ce laboratoire depuis plus de deux ans (environ 1 000  heures!) et en ce moment, je travaille principalement sur l’Étude sur la santé et les relations avec les pairs, une enquête longitudinale à grande échelle menée depuis sept ans qui fait le suivi des relations entre pairs et de la santé mentale de la population étudiante. Je suis également une psychothérapeute autorisée (stagiaire) avec deux ans d’expérience comme bénévole et stagiaire dans le domaine de la santé mentale à Ottawa. J’ai notamment aidé directement des personnes de la communauté 2ELGBTQI+. Mon objectif est d’être une praticienne, une chercheuse et une éducatrice, tout en continuant à me former et à défendre et soutenir la santé mentale communautaire par la prévention et les interventions. 

Quel est l’objet de vos recherches au doctorat?

Je sais que je veux travailler avec les populations de la diversité sexuelle et de genre, mais comme j’ai beaucoup d’idées que j’aimerais explorer pendant mon doctorat, mon projet est encore en évolution. Pour l’instant, j’ai envie d’examiner les caractéristiques de l’intimidation vécue par les jeunes de la communauté 2ELGBTQI+ et de ses effets sur leur santé mentale, en particulier les différences intersectionnelles pour les personnes des communautés de la diversité sexuelle et de genre. Ces renseignements nous aideraient à mieux prévenir la violence chez les jeunes et à intervenir pour soutenir la santé mentale. Idéalement, j’aimerais aussi étudier comment nous pouvons mesurer ces résultats et analyser les tendances au fil du temps. 

Qu’est-ce qui vous a motivée à faire cette recherche? 

Lors de mes études de premier cycle, un professeur décrivait le travail en santé mentale comme un travail de justice sociale. C’est un sentiment qui a solidifié mon parcours. Pour des raisons personnelles, les enjeux vécus par les personnes de la communauté 2ELGBTQI+ m’ont toujours tenu à cœur et tout au long de ma vie, j’ai été témoin d’actes d’intimidation homophobe et de comportements discriminatoires. J’ai donc décidé de consacrer ma carrière professionnelle à écouter et à amplifier les voix des membres de ces communautés, que ce soit par mes travaux universitaires ou ma pratique clinique, afin de faire ce que je peux pour mieux soutenir ces jeunes.  

Qui pourrait profiter des résultats?

J’espère que mon travail sensibilisera les gens aux expériences vécues par les jeunes des communautés de la diversité sexuelle et de genre et qu’il permettra de prévenir la violence, d’intervenir lors de situations violentes et de mieux soutenir la santé mentale de ces personnes. Dans mes études et mes recherches, je m’efforce de faire preuve de sensibilité et d’agir avec une forte volonté de rendre justice et de faire le bien pour ces jeunes. Je travaille toujours d’être non seulement une alliée, mais une bonne alliée.  

J’espère que tout le monde pourra apprendre de mes travaux, y compris les personnes qui n’appartiennent pas à la communauté 2ELGBTQI+. J’aimerais les aider à réfléchir aux expériences vécues par les personnes qui s’identifient à des communautés qu’elles ne connaissent peut-être pas ou sur lesquelles elles ont des préjugés, et à mieux les comprendre. Je voudrais encourager les conversations de sensibilisation et les moments d’apprentissage qui ne font pas que pointer les commentaires, les gestes ou les systèmes problématiques, mais qui permettent aussi de réfléchir aux moyens de nous améliorer. Étant donné le contexte actuel, cette approche est selon moi plus nécessaire que jamais, surtout en ce qui concerne les personnes de diverses identités de genre. 

Avez-vous eu des surprises en cours de route?

Ce qui m’a le plus surpris jusqu’à présent, c’est une découverte faite au cours de mes recherches à la maîtrise. J’ai constaté que les troubles de santé mentale chez les jeunes ne changent pas en fonction de l’intimidation vécue, de l’identité de genre ou de l’orientation sexuelle. Bien que les jeunes des communautés de la diversité sexuelle avaient généralement plus de problèmes émotionnels que les jeunes de la communauté hétérosexuelle, il n’y avait pas de différence en ce qui concerne leurs enjeux de santé mentale. Ces résultats sont surprenants, étant donné que des études antérieures avaient mis en évidence ces relations et différences entre les groupes. J’aurais aussi pensé que les jeunes personnes bisexuelles seraient davantage victimes d’intimidation, étant donné qu’elles signalent souvent en subir dans la société en général et dans les espaces 2ELGBTQI+. C’était donc intéressant de voir que ce n’était pas le cas. Il y a probablement deux raisons qui expliquent cela. D’abord, mon échantillon n’était sûrement pas assez large. Mais cette absence de différence pourrait aussi montrer comment les jeunes des communautés de la diversité sexuelle pourraient vivre, à l’heure actuelle, des facteurs de stress généraux similaires (en l’occurrence, la stigmatisation, la discrimination). Mes recherches examineront cette question plus en détail, étant donné que mon échantillon sera considérablement plus large.    

Pourquoi avez-vous choisi l’Université d’Ottawa? 

J’ai vécu une expérience incroyable comme étudiante à la maîtrise en psychologie du counselling, entourée de pairs, de collègues de laboratoire, de mentores et mentors et de professeures et professeurs qui m’ont beaucoup soutenue. J’ai grandement évolué pendant cette période. J’ai vécu une véritable transformation, rendue possible grâce aux personnes extraordinaires. Je me sens honorée d’étudier sous la direction de la professeure Vaillancourt, qui favorise un environnement positif et productif et qui appuie pleinement mes objectifs et ma place au sein de l’équipe du laboratoire pendant cette nouvelle étape de mon parcours universitaire. Les valeurs d’équité, de diversité et d’inclusion, ainsi que les cours de psychologie sociale et de plans de recherches quantitatives et d’analyse avancée des statistiques offerts par le programme de psychologie expérimentale de l’Université d’Ottawa m’aideront certainement à atteindre mes objectifs.