Faire le pont entre le génie et les arts

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Victoria Rodgers et Emily Janek avec leur sculpture faite de bouteilles d'eau recyclées.
Dans le cadre d’une nouvelle collaboration originale à l’Université d’Ottawa, des artistes et des ingénieurs en herbe ont travaillé main dans la main à des projets multidisciplinaires porteurs d’un message.
Victoria Rodgers, Ziad Salameh et Emily Janek avec leur sculpture faite de bouteilles d'eau recyclées.
Un gros plan de bouteilles d'eau recyclées utilisées dans la sculpture.

Par Leah Geller

Dans le cadre d’une nouvelle collaboration originale à l’Université d’Ottawa, des artistes et des ingénieurs en herbe ont travaillé main dans la main à des projets multidisciplinaires porteurs d’un message.

« Je ne pensais pas que les étudiants en arts et en génie avaient autant de points en commun », dit Ziad Salameh, un étudiant de première année en génie qui a pris part au cours interfacultaire offert pour la première fois à l’hiver 2019. « Sous certains angles, on ne parle pas le même langage, mais nos processus de conception et nos ambitions se ressemblent beaucoup. »

Une fois par semaine, Ziad et ses collègues du cours de génie de la conception (GNG 1103) rencontraient les étudiants en arts du cours de sculpture et conception (ART 2926) dans un laboratoire commun. Les deux groupes, dont les chemins ne se seraient peut-être jamais croisés autrement, ont formé de petites équipes qui devaient s’entendre sur un projet commun. Leur mission pour le trimestre : créer une sculpture interactive intégrant une composante cinétique, composée à 80 % de matériaux recyclés et porteuse d’un message.

Les projets de STIAM

C’est en grande partie grâce à la professeure Chantal Rodier que cette collaboration entre les étudiants des deux facultés a pu avoir lieu. Mme Rodier est aussi artiste en résidence à la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa pour les projets de STIAM, qui intègrent l’art (« A ») aux STIM (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques).

« Je travaille depuis deux ans avec la Faculté de génie pour intégrer l’art à leurs programmes, dit-elle. L’an dernier, nous avons offert des stages d’été où des étudiants en art se sont joints à des étudiants en génie pour créer deux installations grandeur nature maintenant exposées au complexe STEM. »

« Le succès de ces stages a été tel que nous avons décidé de créer ce cours à l’hiver, poursuit-elle. Avec la collaboration des professeures Jennifer Macklem (arts visuels) et Karen Taylor (génie), nous avons conçu et offert un cours en art/génie. Nous y avons également intégré une composante d’innovation sociale en sollicitant la participation de Recycl’art Gatineau, un organisme qui encourage les artistes à travailler avec des matériaux recyclés. Recycl’art inclura le travail des étudiants dans leur tournée d’expositions cet été. »

Ziad Salameh et Abidemi Salami, eux aussi étudiants en génie, ont travaillé avec deux étudiantes en arts visuels, Victoria Rodgers et Emily Janek, pour créer Wave of Consciousness, une sculpture qui fait écho à l’état des océans, fabriquée à base de bouteilles de plastique et de grillage métallique. Pour la composante cinétique de la sculpture, l’équipe a utilisé des bandes lumineuses à DEL et le logiciel Arduino.

La sculpture a remporté la seconde place au Tremplin pour l’innovation sur le campus et a été intégrée à l’exposition Tournée numérique de la Galerie d’art d’Ottawa. L’équipe discute maintenant de la possibilité d’exposer une version grandeur nature sur la Colline du Parlement pour la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin, et voudrait aussi la soumettre à d’autres concours plus tard.

Un but commun

« Ce fut une expérience vivement intéressante, dit Victoria Rodgers. Plus le cours avançait, plus on s’entraidait sur différents éléments, quitte à sortir de nos domaines respectifs. En fin de compte, la frontière entre artistes et ingénieurs s’est dissoute. Nous nous sommes retrouvés tout simplement faisant parti du même groupe pour échanger des idées dans le but de poursuivre un but commun. »

Ziad, quant à lui, est ressorti emballé de ce cours où il a pu exprimer concrètement sa passion pour l’environnement tout en développant ses aptitudes à la communication et à la gestion.

« Sans conteste, ce fut mon cours préféré cette année, dit-il. C’était formidable de travailler avec des gens qui ne pensent pas de la même façon que nous. C’est une bonne préparation au monde réel, quand je devrai travailler avec des gens de différents horizons. »

Cinq hommes et deux femmes, souriants, se tiennent debout dans une salle de classe.