Afin de reconnaître l’apport de la professeure émérite, un don de 1,2 million de dollars de son époux – et ancien recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa – Gilles Patry financera dorénavant le Fonds Ruby-Heap en histoire des femmes et servira à créer la bourse professorale du même nom. L’Université investira également 750 000 $ dans l’initiative.
Laisser en héritage un leadership en histoire des femmes
« Le fonds est conçu pour rendre hommage au travail qu’a accompli Ruby à l’Université au fil des années, explique Gilles Patry. Ce n’est pas simple d’obtenir du financement de recherche dans le monde universitaire. Nous voulions nous assurer que les jeunes professeur.e.s en début de carrière disposent des ressources nécessaires pour bien lancer leur parcours universitaire. »
La professeure Heap a pris sa retraite de l’enseignement en 2018. Au cours de sa carrière de 30 ans, elle a dirigé des dizaines d’étudiantes et d’étudiants à la maîtrise et au doctorat qui ont ensuite contribué au domaine, au Canada comme ailleurs dans le monde. Pour ces personnes qui ont eu la chance de travailler sous sa direction, Ruby Heap était plus qu’une professeure ou une chercheuse : elle était une source d’inspiration.
« Elle incarnait une image inspirante de l’historienne, et nous montrait à quel point le métier peut être varié et dynamique », confie Crystal Sissons, qui a fait sa maîtrise et son doctorat sous la direction de la professeure Heap, de 2003 à 2008. « Elle m’a aidée à prendre confiance en moi et à voir des possibilités là où je n’en voyais pas. »
Encourager la prochaine génération d’universitaires
Les travaux de la professeure Ruby Heap portaient sur l’histoire des femmes dans l’éducation supérieure et dans les professions libérales, et plus particulièrement sur les femmes en génie et en sciences. Elle a cofondé les Archives canadiennes des femmes en STIM de l’Université afin de préserver et de faire connaître les récits de femmes accomplies en sciences. Elle a été la directrice fondatrice de l’Institut d’études des femmes, qui a vu le jour en 1999 et qui porte aujourd’hui le nom d’Institut d’études féministes et de genre. En 2018, elle a reçu le prix Ursula-Franklin en études de genre de la Société royale du Canada pour ses contributions exceptionnelles à l’avancement dans le domaine au pays.
« En tant que professeure, elle a formé la prochaine génération d’universitaires en histoire des femmes, affirme Kevin Kee, doyen de la Faculté des arts de l’Université d’Ottawa. Le fonds et la bourse Ruby-Heap en histoire des femmes inspireront les prochaines générations d’universitaires et leur donneront les moyens d’écrire le prochain chapitre de l’histoire des femmes. »
Pérenniser une vision de la recherche et de l’enseignement
Le fonds permettra de verser une subvention de recherche annuelle à un ou une membre du corps professoral titulaire d’un poste menant à la permanence. Une portion sera toutefois réservée pour aider financièrement une étudiante ou un étudiant de cycle supérieur – une priorité de tous les instants pour la professeure Heap, selon Gilles Patry.
« Elle ne faisait pas que former ses étudiantes et ses étudiants des cycles supérieurs, elle les soutenait financièrement. Grâce aux importantes subventions du CRSH qu’elle a obtenues, elle a pu aider plusieurs étudiantes et étudiants qui ont travaillé avec elle, explique-t-il. À la fin, ce sont les étudiantes et les étudiants qui comptent; ce sont les gens qu’on forme qui sont importants. »
Pour Crystal Sissons, qui fait partie de ces nombreuses personnes qui ont bénéficié de l’encadrement et de la générosité de la professeure Heap, le Fond Ruby-Heap en histoire des femmes, et la bourse professorale qu’il finance, est un extraordinaire hommage à une professeure merveilleuse.
« C’est le prolongement parfait de ce qu’elle a fait pendant toute sa carrière : soutenir les autres, notamment les collègues en devenir. »