De l'appréhension à l'appréciation : une réflexion à mi-stage

Faculté des sciences sociales
From the Field
Vietnam

Par Natasha

Mines Action Program Officer, Mines Action Canada

White girl with red hair in the foreground. She is located on a hill while facing the sea in the background
Huge field in the foreground with three people seemingly harvesting. Mountains in the background
"Ma plus grande leçon jusqu'à présent a été de trouver de la joie dans les petites choses"

Natasha, 4ème année. Études de conflits et droits humains

Pays d'accueil : Dong Hoi, Quang Binh, Vietnam

ONG canadienne : Mines Action Canada

ONG locale : Association pour l'autonomisation des personnes handicapées

Alors que je navigue à travers le point du milieu de mon stage, je peux déjà voir tout ce que j'ai appris, souvent à partir de mes propres erreurs ! De ma première fois à moto, me tenant fort aux côtés en évitant de regarder la circulation animé. À présent, parcourant en moto les rues pittoresques et les beaux paysages de Dong Hoi comme si c'était naturel, cela résume le parcours évolutif que j'ai traversé dans ce stage - de l'appréhension à l'appréciation.

La province de Quang Binh est située dans le centre du Vietnam et abrite le plus grand système de grottes au monde et un immense parc national rempli de jungle. La beauté naturelle est stupéfiante, mais la province souffre également de certains des pires impacts du changement climatique dans le pays, comme des tempêtes torrentielles et des glissements de terrain chaque année. Ces catastrophes naturelles touchent particulièrement les communautés rurales vulnérables, notamment les individus en situation d‘handicap.

L'Association pour l'autonomisation des personnes handicapées (AEPD) est une organisation qui a débuté dans la représentation et le manifestation des droits des personnes handicappés par les mines terrestres. Aujourd'hui, les causes pour lesquelles ils plaidoyent et leurs projets vont plus loin que les handicaps liés aux mines terrestres, englobant les soins de santé, le soutien par les pairs, l'aide à l'emploi, la gestion des risques des catastrophes naturelles, la construction de maisons résistantes aux tempêtes et bien plus encore.

Une approche que l'AEPD emploie et que j'admire est un mécanisme de partage des coûts dans ses projets, qui implique les personnes handicapées à chaque étape de la prise de décision Les personnes handicapées participent au coût du projet en contribuant financièrement, en fournissant du travail ou des matériaux, ce qui améliore sa viabilité et assure qu’il répond à leurs besoins spécifiques. En exigeant la participation et l'investissement des bénéficiaires, l'AEPD donne l’opportunité aux personnes avec un handicap que le projet leur appartient, illustrant une approche personnalisée et émancipatrice. Ce modèle présente un grand potentiel d'adoption par les ONG du monde entier, car il s'agit d'un moyen simple de garantir que les projets créent des solutions utiles et durables.

Dans mon rôle d'assistante de soutien à l'action contre les mines, j'ai participé à de nombreuses tâches différentes, du travail de bureau tel que la rédaction, la révision et la recherche de demandes de subvention, la traduction de documents et plusieurs autres tâches. Sur le terrain, j’ai rejoint mes collègues dans des communautés rurales et des fermes soutenues par l’AEPD et j'ai assisté à des réunions importantes avec des leaders communautaires. De plus, j'ai eu le privilège de représenter l'AEPD aux côtés d'un délégué distingué lors d'une visite de la province. En m'immersant dans la culture vietnamienne, j'ai participé au Tết, le Nouvel An lunaire, passant une semaine avec la famille d'un collègue, une expérience pour laquelle je suis très reconnaissant d'avoir participé. Chaque jour présente de nouveaux défis et des résultats enrichissants, qui contribuent à ma croissance en tant que stagiaire et étudiante.

Étant donné que la majeure partie du travail se fait en vietnamien, j'ai été confronté à une barrière linguistique dans la plupart de mon travail et de la vie quotidienne. Bien que j'aie réussi plusieurs niveaux de vietnamien sur Duolingo avant d'arriver ici, ce qui a été utile, et que certains de mes collègues parlent anglais, j'ai surtout dû compter sur la communication non verbale ou Google Traduction. Lorsque l'on est confronté à des barrières linguistiques, l'observation devient le meilleur outil pour comprendre. Bien qu'il ne soit pas facile de transmettre des émotions et de créer des liens sans communication directe, les moments où cela réussit sont vraiment satisfaisants. Par exemple, pouvoir rigoler avec une collègue après avoir fait une blague via Google Traduction c’est comme gagner à la loterie !

Ma plus grande leçon jusqu'à présent a été de trouver de la joie dans les petites choses, comme tisser un lien avec une collègue malgré les barrières linguistiques, profiter des pauses de diner sur la plage, échanger des bonjours avec des propriétaires de magasins maintenant devenus familiers, et bien d'autres moments charmants. Il est important de garder une perspective positive lorsque l'on vit à l'étranger, car souvent les situations qui nous mettent hors de notre zone de confort fournissent les leçons les plus précieuses.