En tant qu’étudiante en première année de maîtrise en santé publique à l’Université d’Ottawa, j’ai eu l’opportunité de me rendre pour la toute première fois au Bénin. Mon voyage, planifié durant mon stage en santé publique au Bureau de l’internationalisation et de la santé mondiale (BISM) de la Faculté de médecine, a été bien plus qu’un simple déplacement académique, il s’est avéré être une expérience profondément transformatrice, marquée par l’apprentissage, l’échange et l’inspiration. J’ai découvert un pays engagé dans la réforme des soins de santé primaires et résolument tourné vers l’avenir.
Cette visite officielle d’une délégation de l’Université d’Ottawa était dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Combler les écarts pour la relève en santé » (CEReSA), financé par Affaires mondiales Canada à travers le programme de Bourses canadiennes de développement international 2030 (BCDI 2030) (en partenariat avec Collèges et instituts Canada et Universités Canada). Dès mon arrivée à la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) de l'Université de l’Abomey-Calavià Cotonou, jusqu’à mes visites à l’Institut Régional de Santé Publique (IRSP) à Ouidah, j’ai rencontré des enseignants, chercheurs et étudiants passionnés et investis dans le renforcement des capacités du système de santé béninois. Ces institutions mènent un travail exemplaire pour former les futures générations de professionnels dans des domaines variés comme la médecine, les soins infirmiers, la santé environnementale ou encore le travail social.
« La santé publique ne se limite pas aux données et aux interventions, elle repose avant tout sur des relations humaines solides, un respect profond des savoirs locaux et une adaptation culturelle... »
Tomedi Sarah Nkouta Sen
— Étudiante en première année de maîtrise en santé publique à l’Université d’Ottawa
Ce séjour m’a également rappelé une leçon essentielle : la santé publique ne se limite pas aux données et aux interventions, elle repose avant tout sur des relations humaines solides, un respect profond des savoirs locaux et une adaptation culturelle constante. Il a aussi accentué l’importance des échanges. Cela fut renforcé lors de ma présentation sur les services offerts à l’Université d’Ottawa, où j’ai pu avoir des dialogues avec des étudiants intéressés dans le programme. Ceci m’a permis de les connaître personnellement et de mieux comprendre leurs soucis. En retour, ces conversations m’ont aidée à améliorer les futures présentations de notre délégation lors du séjour et les méthodes de cueillette des données. De plus, les échanges que j’ai eus avec les acteurs de la santé m’ont offert une compréhension plus fine des défis concrets liés à l’accès aux soins, notamment en milieu rural, ainsi que de l’ingéniosité nécessaire pour y répondre avec peu de ressources.
Ce qui m’a le plus marquée, c’est la volonté politique et institutionnelle de construire un avenir meilleur. Le Bénin investit dans la formation de sa relève, l’équité de genre dans les filières scientifiques, et le renforcement des partenariats universitaires à travers des projets concrets comme le programme BCDI 2030. Cette initiative permet des échanges réciproques et enrichissants entre étudiants béninois et canadiens, dans un esprit de collaboration éthique et durable.
En tant que future professionnelle de la santé publique, cette immersion a renforcé mes aspirations. Je suis repartie du Bénin avec de nouvelles connaissances, mais surtout avec une vision renouvelée de mon rôle. J’ai vu comment les collaborations fondées sur le respect mutuel peuvent réellement transformer les systèmes de santé. Ce séjour a aussi accentué l’importance de centrer nos efforts sur les communautés, d’écouter leurs besoins et d’agir avec humilité et engagement.
Ce voyage n’était que le début. Il m’a donné l’élan et la conviction nécessaires pour poursuivre un parcours axé sur la justice sociale, la santé équitable et le partenariat international. Le Bénin, pour moi, ne sera jamais simplement un souvenir de voyage, c’est un point de départ.