Un paysage marin avec une colline et un temps brumeux.
C'était la première fois que je menais des recherches sur le terrain dans le domaine du développement international, et j'ai trouvé cette expérience...

Fiona Tan, LL.L/DVM 3e année
Pays de stage : Népal
ONG canadienne : Alternatives Canada
ONG locale : Nepal Development Initiative (NEDI)
Poste : Responsable de la programmation et du développement
 

Après deux mois de collecte de données, d'entretiens, de recherches et de rédaction, j'ai récemment terminé un rapport complet sur les entreprises et les droits de l'homme (EDH) dans le secteur hydroélectrique au Népal. Ce secteur est en plein essor grâce aux nombreux cours d'eau du pays, qui offrent un vaste potentiel pour la production d'énergie. Cependant, cette croissance s'accompagne d'une vulnérabilité accrue à l'exploitation, en particulier pour les travailleurs et les communautés touchés par les projets hydroélectriques. Mon travail s'est concentré sur l'analyse de la situation actuelle des droits humains dans le secteur hydroélectrique, en accordant une attention particulière aux travailleurs des chantiers de construction et aux communautés vivant dans les zones touchées par les infrastructures hydroélectriques.

Mes conclusions m'ont permis de comprendre que les droits humains dans le secteur des entreprises au Népal en sont encore à leurs débuts. La question n'a commencé à retenir l'attention que ces dernières années, notamment avec l'adoption du Plan d'action national sur les entreprises et les droits humains (NAP BHR) en 2024, un processus dans lequel mon superviseur au NEDI a joué un rôle clé. Si l'importance de la protection des droits des parties prenantes dans le développement des infrastructures fait l'objet d'un débat croissant, sa mise en œuvre reste limitée. De nombreuses entreprises continuent de considérer les BHR comme un ensemble de lignes directrices volontaires plutôt que comme des obligations contraignantes. Mon rapport préconise donc l'intégration obligatoire des normes BHR et le renforcement des mécanismes de responsabilité des entreprises opérant dans des secteurs à haut risque tels que l'hydroélectricité.

À l'avenir, la prochaine phase de mon projet consistera à élaborer une boîte à outils sur la diligence raisonnable en matière de droits humains adaptée au contexte népalais. Cette boîte à outils aidera les entreprises à mettre en œuvre leur responsabilité de respecter les droits humains, comme le prévoient les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits humains, et à mieux prendre conscience des impacts du développement des infrastructures sur les droits humains.

Les BHR étaient un sujet que j'avais choisi moi-même. Lors de mon premier jour de travail, mes collègues m'ont demandé quels étaient mes domaines d'intérêt, et je leur ai dit que je me passionnais pour les droits du travail et le droit international. Cela a rendu l'expérience d'autant plus enrichissante : non seulement j'ai pu faire des recherches sur les BHR dans le contexte népalais, mais j'ai également eu l'occasion d'observer et de discuter de ces questions sur le terrain. C'était la première fois que je menais des recherches sur le terrain dans le domaine du développement international, et j'ai trouvé cette expérience à la fois fascinante et très enrichissante. Au début, je me sentais un peu incertaine quant à ce que je faisais, d'autant plus qu'il s'agissait d'un projet individuel. J'ai rencontré de nombreux défis en cours de route. Par exemple, la barrière de la langue lors des entretiens m'a parfois empêchée de bien comprendre les réponses, et la traduction de certaines données a également constitué un obstacle important.

Néanmoins, je suis fière du travail que j'ai accompli pendant mon séjour au Népal et je suis reconnaissante d'avoir pu contribuer à des recherches significatives dans le domaine du développement international. Je suis extrêmement reconnaissante d'avoir eu cette opportunité. Non seulement j'ai acquis de précieuses compétences professionnelles et de recherche, mais j'ai également vécu une expérience inoubliable qui m'a aidée à définir mes aspirations professionnelles et à clarifier ce que je souhaite faire après mes études. Mes compétences en matière de recherche se sont considérablement améliorées et je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de mettre en pratique mes compétences rédactionnelles dans un contexte réel.

Il ne me reste plus que trois semaines de stage et je suis déjà triste à l'idée de quitter le Népal et toutes les personnes formidables que j'ai rencontrées. Ces trois derniers mois ont été une véritable transformation, tant sur le plan personnel que professionnel, et à tous les niveaux.

À bientôt, Népal !