Repenser le développement et la philanthropie universitaires

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Julien Sicard, vice-recteur au développement de l’Université d’Ottawa.
Julien Sicard, vice-recteur au développement de l’Université d’Ottawa.
Comment le développement et la philanthropie dans le milieu universitaire ont-ils dépassé la classique relation transactionnelle, où un don ponctuel servait à réaliser un seul projet? Conçus aujourd’hui comme de véritables partenariats stratégiques, développement et philanthropie reposent sur la cocréation et l’engagement à long terme.

La philanthropie dans les universités joue un rôle essentiel en améliorant l’expérience étudiante grâce à des bourses, en enrichissant les infrastructures du campus et en soutenant les programmes étudiants. Elle favorise également la recherche et l’innovation en finançant les laboratoires, les ressources et les initiatives de recherche qui repoussent les frontières du savoir. Au-delà de cela, le soutien philanthropique renforce les liens avec la communauté et garantit que l’établissement peut continuer à croître et à s’adapter aux besoins éducatifs en évolution.

Julien Sicard, le nouveau vice-recteur au développement de l’Université d’Ottawa, incarne cette transformation, proposant une vision où la philanthropie de risque et l’innovation technologique maximisent le fort potentiel de développement de l’Université, la propulsant vers de nouvelles possibilités. En ce début de mandat, il lance un appel aux partenaires actuels et éventuels pour maximiser le potentiel de l’Université.

La philanthropie de risque : investir dans l’innovation

M. Sicard est clair sur l’approche qu’il préconise pour maximiser le potentiel de l’Université : « La philanthropie de risque offre une approche innovante où les donatrices et donateurs deviennent des partenaires actifs pour cocréer et explorer des solutions. Cette approche a un fort potentiel pour maximiser l’impact de l’Université d’Ottawa en accélérant les projets et en nous permettant d’atteindre des objectifs que nous n’aurions pas pu envisager autrement. » La vision de Julien Sicard est pertinente et prometteuse.

Inspirée des principes du capital de risque, la philanthropie de risque permet de développer des projets ambitieux avec des partenaires engagés qui participent activement au développement de l’établissement. Les philanthropes investissent ainsi dans des solutions pour accroitre l’envergure de projets, de programmes ou des capacités en place et ultimement accélérer les résultats. Le but est de bâtir une relation de confiance et d’engagement mutuel qui s’intensifie au fil du temps. Le nouveau vice-recteur nuance toutefois cette approche : « Ce n’est pas carte blanche pour le philanthrope ou l’imposition d’un cadre restrictif pour l’Université. La philanthropie de risque suppose des ententes sur des valeurs communes pour atteindre des objectifs à grandes répercussions sociétales. » L’intention? Une relation de confiance durable.

Agilité et gestion des données : des leviers pour le développement universitaire

Julien Sicard présente une vision qui tient compte du contexte complexe dans lequel évoluent les universités et dans lequel s’inscrit l’Université d’Ottawa. Selon lui, les répercussions toujours présentes de la pandémie, les fluctuations économiques, le rôle sociétal plus important des universités et le respect primordial des exigences fondamentales en matière d’équité, de diversité et d’inclusion sont des réalités dont il faut tenir compte pour proposer une approche du développement agile et fortement ouverte aux réalités du monde de nos sociétés.

« L’Université d’Ottawa fait face aux mêmes défis que la plupart des universités avec, évidemment, ses propres considérations régionales. La concurrence accrue pour le financement exige une différenciation stratégique des initiatives et des arguments convaincants. Notre proposition d’investir dans l’Université d’Ottawa plutôt qu’ailleurs doit être originale. Des efforts sont nécessaires non seulement pour élargir notre auditoire cible au Canada et à l’international, mais aussi pour susciter son engagement. Les défis pour nous sont clairs : trouver un équilibre entre les objectifs de collecte de fonds à court terme et la vision institutionnelle à long terme, favoriser une gestion efficace des données, établir un plan de développement d’équipe et consolider notre capacité d’adaptation aux évolutions démographiques locales », soutient Julien Sicard.

Le nouveau vice-recteur au développement affirme que l’utilisation de systèmes agiles de gestion de la relation client couplés à l’intelligence artificielle (IA) va changer la donne pour les équipes de développement en simplifiant l’analyse des données et en fournissant des informations claires et utiles. L’IA classifie les vastes ensembles de données recueillies par les équipes de développement. Les équipes peuvent ainsi se concentrer sur l’analyse des données et explorer différents angles d’analyse. En matière de développement, l’IA rend les informations plus accessibles et permet une prise de décision plus rapide, plus agile et plus éclairée dans le contexte actuel changeant.

L’apprentissage automatique peut aussi améliorer la collecte de fonds en analysant les données des donatrices et donateurs pour prédire les schémas de dons et identifier les contributrices et contributeurs potentiels. Il peut également optimiser les stratégies de collecte de fonds grâce à des campagnes ciblées et des messages personnalisés basés sur le comportement et les préférences passés des personnes qui ont fait des dons.

Dans les prochaines années, l’IA et la science des données deviendront encore plus importantes pour affiner les approches et obtenir des informations plus précises sur la composition de l’écosystème du développement à l’Université.

La réussite de la campagne rePENSER : un jalon du potentiel de l’Université d’Ottawa

Selon Julien Sicard, la campagne de 500 millions de dollars, rePENSER, constitue une étape significative dans le développement de l’Université. L’atteinte de cet objectif financier cette année est un jalon important, qui offre surtout l’occasion de faire un bilan des avancées réalisées ainsi que de leurs multiples incidences, et de reconnaître l’engagement et la générosité de nos donatrices et donateurs, de nos diplômées et diplômés, et de nos partenaires communautaires. Leur impact est considérable et contribue au développement de notre communauté universitaire.

« Il est crucial de ne jamais oublier que chaque don, qu’il soit en temps, en talent ou en argent, a un effet positif et vertueux sur l’expérience étudiante, la recherche et le bien-être de notre société. Nous avons hâte de célébrer l’aboutissement de cette campagne et de continuer sur cette lancée. »