S’éduquer sur la littératie financière

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Quelqu'un établit un budget et calcule
Lancé par l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC), le Mois de la littératie financière a pour but de renforcer les connaissances et les compétences des Canadiennes et Canadiens afin d’accroître leur résilience financière.

Marc Tassé, juricomptable, professeur à l’École de gestion Telfer ainsi que chargé de cours à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, s’est entretenu avec la Gazette pour éclaircir ce concept.

Qu’est-ce que la littératie financière ?

Selon Marc Tassé, la littératie financière est un ensemble de compétences et d’habiletés que monsieur et madame Tout-le-Monde devraient connaître pour prendre des décisions éclairées et réfléchies dans la gestion de leurs finances personnelles.

Par exemple, la littératie financière englobe le fait de savoir établir un budget réaliste, limiter ses dépenses, épargner, planifier sa retraite et comprendre les diverses options offertes lorsqu’il faut prendre une décision financière.

Marc Tassé explique qu’il faut faire une distinction entre les connaissances des spécialistes en finance et en comptabilité, et celles qui s’inscrivent dans la vie de tous les jours. « On ne veut pas faire de vous des expertes et experts financiers, mais seulement vous conscientiser et sensibiliser aux finances », commente-t-il.

La gestion des finances, une source d’anxiété

La notion de littératie financière est importante pour tout le monde. Les personnes qui ont de bonnes connaissances financières peuvent gérer leurs finances avec plus de confiance, prendre des décisions rationnelles qui leur permettent de faire face aux imprévus et, ainsi, améliorer leur qualité de vie.

De plus, « comme le marché des produits et services financiers gagne en complexité, les Canadiennes et Canadiens doivent absolument acquérir les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour choisir de manière éclairée les produits et services financiers qui leur conviennent le mieux », indique l’Agence de la consommation en matière financière du Canada.

Si la littératie financière est bonne pour le bien-être financier, elle l’est aussi pour le bien-être mental, souligne le professeur.

Les résultats d’une enquête canadienne sur les capacités financières de 2019 démontrent que près des trois quarts des Canadiennes et Canadiens (73,2 %) ont eu une dette impayée ou contracté un prêt sur salaire au cours des 12 mois précédant l’enquête. Encore d’après celle-ci, « en ce qui concerne la gestion des finances mensuelles, environ 1 Canadien sur 6 (17 %) affirme que ses dépenses sont supérieures à ses revenus, et le quart (27 %) dit emprunter pour acheter des vivres ou régler des dépenses courantes ». D’après cette enquête, la gestion financière suscite de l’anxiété.

En effet, une telle gestion peut générer beaucoup de stress financier, selon Marc Tassé. Avoir un plan financier et prendre conscience du coût de ses besoins peut réduire l’anxiété liée aux finances.

Des ressources gratuites pour la gestion des finances

D’après le professeur, les connaissances financières des personnes sont plus faibles qu’elles ne devraient l’être.

Si vous ne savez pas par où commencer, Marc Tassé vous recommande de vous tourner vers les ressources gouvernementales. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada a mis en place un questionnaire d’auto-évaluation qui permet aux Canadiennes et Canadiens de connaître et de comparer leurs aptitudes et connaissances financières. À l’aide des résultats de ce questionnaire, vous pouvez filtrer les ressources de la Base de données canadienne sur la littératie financière de sorte que seuls les ressources et outils qui correspondent à vos besoins sont proposés.

Le Mois sur la littératie financière, c’est un excellent moment pour confirmer ce qu’on sait et explorer ce qu’on ne sait sur la gestion de ses finances personnelles.