Le VIH et la COVID-19 : Mieux comprendre les infections interspécifiques

Faculté des sciences
Communauté diplômée
Biologie
Étudiants vus de dos lors d'une cérémonie de remise des diplômes
MSc 2016; PhD, 2021 : Département de biologie

Les micro-organismes – comme les bactéries, les virus et les champignons – sont partout. Certains peuvent survivre par eux-mêmes, alors que d’autres ont besoin d’un hôte pour se reproduire. Les virus, par exemple, peuvent franchir la barrière des espèces et causer des maladies infectieuses parfois mortelles. C’est notamment le cas du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui vient du virus de l’immunodéficience simienne (VIS) présent chez le chimpanzé. La transmission aux humains s’est produite dans les années 1920 par contact direct avec du sang de chimpanzé, dont ils consommaient la viande. Le VIH est devenu depuis l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde.

Yulong Wei, titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en bioinformatique de l’Université d’Ottawa (sous la direction du professeur Xuhua Xia), a fait du VIH l’objet principal de sa recherche postdoctorale à l’Université Yale. Contrairement à beaucoup d’infections virales, l’infection au VIH n’a pas de remède en raison de la latence du virus; autrement dit, une fois l’ADN du VIH intégré à celui de l’hôte, il est difficile de différencier les cellules infectées des cellules normales, ce qui rend presque impossible le traitement de l’infection. Ceci est d’autant plus vrai pour les personnes qui suivent un traitement antirétroviral (principal traitement pour le VIH) menant au blocage de l’expression des gènes du virus, qui entrent ainsi en latence dans les cellules de l’hôte. Yulong se sert du séquençage de l’ARN en cellule unique pour trouver des biomarqueurs qui permettraient de détecter et de cibler les cellules infectées par le VIH en phase latente, rendant possible l’élimination de ces cellules et donc la guérison.

Yulong Wei
Yulong Wei

Les études de Yulong à l’Université d’Ottawa ont servi de tremplin à sa passion et à la poursuite de ses recherches en microbiologie et en bioinformatique. Pendant son doctorat, il s’est penché sur un autre virus ayant franchi la barrière des espèces : le SRAS-CoV-2. Il s’est intéressé plus particulièrement aux traits évolutifs du virus de la COVID-19 qui lui ont permis de s’adapter à son hôte et de survivre dans un nouveau système. Avec son équipe, il a également étudié le matériel génétique des animaux qui auraient pu être à l’origine du virus. Contrairement à la croyance populaire selon laquelle la COVID-19 aurait été directement transmise aux humains par des chauves-souris, les travaux de Yulong révèlent que le virus proviendrait en réalité des pangolins.

Les percées de Yulong sur le VIH et la COVID-19 lui ont valu de nombreux honneurs : prix pour le projet pilote d’un jeune chercheur de l’AIDS and Cancer Specimen Resource (ACSR), bourse de nouveau chercheur de la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI), bourse d’études supérieures du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) et bourse d’études supérieures du Canada Alexander-Graham-Bell au doctorat.

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