Shan & Iris : Aujourd’hui, nous avons le plaisir de nous entretenir avec notre Dirigeant principal de l’information, Martin Bernier, afin d’aborder des questions à la fois intéressantes et importantes, et de découvrir comment les TI soutiennent la vie sur le campus ainsi que notre communauté étudiante.
Shan : Si les étudiants pouvaient mieux comprendre une chose au sujet des Technologies de l’information, que serait-elle?
Martin : Les gens pensent souvent que les TI se résument à des réseaux, des systèmes et des outils, mais, au fond, elles concernent avant tout les personnes. Chaque solution technologique est conçue pour répondre aux besoins de quelqu’un. C’est pourquoi nous commençons par demander : « De quoi avez-vous besoin? Comment pouvons-nous aider à améliorer votre expérience, en particulier en tant qu’étudiant? » La véritable valeur des TI provient de la compréhension des personnes et de la création de solutions autour d’elles. À mesure que nous progressons, même avec des avancées telles que l’IA, l’aspect humain de la technologie ne fera que gagner en importance. C’est ce qui rend ce travail significatif.
Shan : Lorsque vous parlez de « gens », faites-vous référence à des groupes spécifiques tels que les étudiants, les professeurs ou le personnel?
Martin : J’apprécie beaucoup votre question, car elle reflète toute la complexité de la situation. Nous essayons d’améliorer l’expérience des étudiants, qui sont les principaux clients de l’Université. Parallèlement, nous devons travailler avec les professeurs, les chercheurs, l’administration, etc. Il s’agit donc de différentes dimensions : l’enseignement, la recherche, l’administration et les étudiants. Nous essayons de faciliter l’ensemble de l’écosystème et de nous assurer de son efficacité. Je pense qu’il s’agit d’améliorer l’expérience des utilisateurs finaux de tous ces différents groupes en même temps, etc. Mais pour moi, les étudiants sont vraiment au cœur de ce que nous essayons d’améliorer à l’Université d’Ottawa.
Shan : En tant que Dirigeant principal de l'information, quelle partie de votre travail pourraient surprendre ou étonner les étudiants?
Martin : Probablement le fait qu’il s’agisse en grande partie d’écouter. Mon travail consiste principalement à comprendre les besoins de notre communauté (étudiants, professeurs, personnel) et à trouver des moyens pour que la technologie puisse les aider. Tout en gérant les systèmes actuels, je dois également me préparer pour l’avenir, notamment l’IA et les nouveaux outils. Les gens pensent souvent que je passe mes journées avec des machines, mais je passe en réalité la plupart de mon temps avec des personnes. J’ai étudié la technologie, mais j’ai appris que les relations humaines sont au cœur de tout ce que nous faisons dans le domaine des TI. Ce changement, passer des machines aux personnes, est quelque chose auquel je ne m’attendais pas, mais c’est devenu la partie que j’apprécie le plus.
Shan : Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui s’intéressent aux postes de direction dans le domaine des technologies ou des TI?
Martin : Équilibrez vos compétences techniques avec de solides compétences générales. La communication, l’empathie et la collaboration sont essentielles dans le paysage actuel des TI. Restez curieux : la technologie évolue constamment, et l’apprentissage tout au long de la vie fait partie du parcours. De plus, soyez ouverts à la diversité. À l’Université d’Ottawa, nous accueillons des étudiants de plus de 60 pays, chacun d’entre eux avec des besoins et des perspectives uniques. Pour élaborer des solutions pertinentes, vous devez comprendre vos utilisateurs, leur parcours, leur façon d’interagir avec la technologie et les défis auxquels ils sont confrontés. Posez des questions simples, mais percutantes : quels sont vos défis? Quelle technologie pourrait vous aider? Comment l’utiliseriez-vous? C’est de cette façon que nous créons des solutions qui répondent véritablement aux besoins des gens.
Shan : Vous avez mentionné que la curiosité est très importante. Pouvez-vous donner un exemple précis de la manière dont la curiosité peut aider les étudiants à se préparer pour un futur poste au sein des TI?
Martin : Absolument. Les étudiants sont naturellement curieux, mais cet état d’esprit peut s’estomper une fois qu’ils entrent sur le marché du travail. La clé est de continuer à se lancer des défis, à rester curieux même lorsqu’il est plus facile de s’en tenir à ce que l’on connaît. Par exemple, si vous découvrez une nouvelle technologie que vous ne comprenez pas, prenez l’initiative de l’explorer. Ou si vous rencontrez une personne d’une culture différente, demandez-lui comment elle utilise la technologie, car cela peut être complètement différent de votre propre expérience. Ce type de curiosité vous aide à grandir, à vous adapter et à concevoir de meilleures solutions pour divers utilisateurs.
Au sein des TI, la curiosité n’est pas facultative, c’est ce qui vous permet d’apprendre, d’évoluer et de rester pertinent.
Iris: Comment les technologies émergentes telles que l’IA amélioreront-elles l’expérience des étudiants au cours des prochaines années ?
Martin: L’IA va complètement transformer la façon dont les étudiants apprennent. Elle permettra des expériences d’apprentissage plus personnalisées et simplifiera les processus complexes, comme les demandes d’inscription à l’université ou le choix des cours. Nous travaillons déjà à la mise au point d’assistants virtuels pour aider les étudiants et les professeurs tout au long de leur parcours universitaire. Mais le véritable défi réside dans l’inclusion. Tous les étudiants n’adopteront pas l’IA au même rythme ni avec le même intérêt. Ainsi, tout en développant ces outils, nous devons également veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. C’est pourquoi la curiosité et la volonté d’apprendre sont si importantes. La technologie sera là pour aider, mais nous devons impliquer tout le monde, pas seulement les premiers utilisateurs.
Iris: Je suis d’accord, l’inclusivité est importante.
Martin: Tout à fait. Comme je l’ai mentionné précédemment, il ne s’agit pas seulement de diversité, mais aussi d’inclusivité, et nous devons aborder ce sujet sous plusieurs angles. L’IA représente un défi de taille, non seulement sur le plan éthique, mais aussi en matière d’équité. C’est une chose de créer des outils techniquement performants, mais nous devons également nous demander : tous les utilisateurs pourront-ils les utiliser de manière égale? Cela est particulièrement important lorsque nous concevons des technologies destinées aux étudiants. Nous devons nous assurer qu’elles sont accessibles et équitables pour tous, et pas seulement pour ceux qui sont déjà à l’aise avec la technologie.
Shan: Vous avez mentionné le Wi-Fi et les plateformes, des mesures ont-elles déjà été prises pour résoudre ce problème ?
Martin : Nous étendons la couverture 5G afin d’améliorer la connectivité, mais couvrir l’intégralité d’un campus aussi étendu représente un véritable défi. En ce qui concerne les plateformes, les étudiants nous ont demandé de simplifier et de sécuriser leur expérience numérique. Nous nous efforçons de réduire le nombre d’outils et de les rendre plus cohérents. Mais la technologie seule ne suffit pas, son adoption est également importante. Certains outils existent, mais ce n’est pas tout le monde qui les utilise. C’est pourquoi nous impliquons directement les étudiants dans l’élaboration des solutions. C’est un système complexe, mais la collaboration est essentielle pour l’améliorer.
Iris : En tant qu’étudiante qui travaille aux TI, j’ai pu vraiment apprécier le travail acharné des équipes. Cela a changé ma façon de voir les choses.
Martin : C’est tout à fait vrai, et je l’entends souvent de la part des étudiants qui occupent des postes dans le cadre d’un programme co-op. Ils disent : « Maintenant, je comprends pourquoi les choses sont si complexes » ou « Je comprends pourquoi cette solution n’est pas parfaite ». Et je leur réponds toujours : « Super! Maintenant, aidez-nous à l’améliorer ». Ce qui est unique, c’est que vous êtes à la fois employé et client. Vous utilisez les systèmes, et maintenant vous contribuez à leur soutien. Cette double perspective est très puissante, et je l’apprécie vraiment. Désolé, je me suis emballé! Je vous en prie, posez votre question.
Iris : Pourriez-vous résumer en quelques mots ce que les TI offrent de différent aux étudiants? Quel type d’aide les étudiants peuvent-ils obtenir lorsqu’ils ont besoin de soutien?
Martin : À l’heure actuelle, le soutien des TI est réparti entre différents groupes (facultés, bibliothèque, TI centrale), ce qui peut prêter à confusion. Nous nous efforçons de rendre cette expérience plus fluide, afin que les étudiants puissent obtenir une aide cohérente, quel que soit l’endroit où ils se trouvent ou leur domaine d’études. Notre objectif est de simplifier l’accès, de standardiser les services et de faire en sorte que les étudiants n’aient pas à se soucier de savoir qui fournit le soutien, mais qu’ils obtiennent simplement l’aide dont ils ont besoin. Il s’agit d’un processus en cours, mais nous nous dirigeons vers une approche plus unifiée et centrée sur les étudiants.
Iris : Nous avons parlé de nombreux défis, mais nous savons qu’à côté des défis, il y a toujours de nouvelles chances et opportunités. Quelles sont les initiatives technologiques récentes ou à venir qui vont améliorer l’expérience des étudiants de l’Université d’Ottawa et qui vous passionnent le plus? Il peut s’agir d’une plateforme ou d’un outil.
Martin : Il est difficile de ne pas mentionner l’IA, en particulier l’IA générative et basée sur des agents. Nous travaillons à la mise au point d’assistants virtuels capables d’aider les étudiants à tout moment, même tard dans la nuit, en répondant à leurs questions courantes et en améliorant le libre-service. Cela pourrait vraiment transformer l’expérience des étudiants. Nous cherchons également à améliorer le portail uOZone. Il s’agit d’une demande de longue date, et nous avons directement impliqué les étudiants dans sa refonte, par le biais de projets de classe, de séances de rétroaction et, espérons-le, de stages co-op. La clé repose sur la collaboration. Certains professeurs et étudiants sont impatients de participer, d’autres moins, mais nous construisons avec ceux qui sont prêts, tout en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte. C’est ainsi que nous créerons un changement significatif et inclusif.
Iris : Pour conclure cette entrevue, quel est votre objectif pour l’avenir numérique des étudiants à Ottawa?
Martin : Une collaboration transparente. C’est ce que je vise. Les étudiants travaillent souvent avec nous durant un semestre, mais je veux que leur voix ait un impact durable. Nous avons essayé les consultations et les groupes consultatifs, mais la cohérence est un défi. Mon rêve est de briser les barrières entre les étudiants, le personnel et les professeurs, et de réunir tout le monde autour d’une même table. Qu’il s’agisse de repenser un portail ou de lancer un nouvel outil, je veux que les étudiants soient impliqués dès le début : en partageant leurs commentaires, en testant des idées, voire en aidant à élaborer des solutions. Si vous êtes intéressé, communiquez avec nous sur LinkedIn, Instagram ou notre site Web. Je m’assurerai que quelqu’un communique avec vous. Et ne posez pas seulement des questions faciles, posez aussi des questions difficiles. C’est ainsi que nous grandissons ensemble.