Naviguer dans un monde polarisé : leçons d’une diplomate et fonctionnaire

International et Francophonie
International
Peter Harder, Huguette Labelle, Nurjehan Mawani, Jacques Frémont & Gisèle Yasmeen
Dr. Nurjehan Mawani – avocate, fonctionnaire, diplomate, Canadienne du monde et actuellement chercheuse principale (senior fellow) et première titulaire de la chaire sur la mobilisation mondiale au Collège Massey – a donné une conférence à l’Université d’Ottawa le 20 février dernier dans le cadre de la série Dialogues et perspectives uOInternational avec le soutien du Forum pour le dialogue Alex-Trebek.

À l’occasion de cet événement intitulé « Naviguer dans un monde polarisé : leçons d’une diplomate et fonctionnaire », elle a livré ses réflexions sur les rapports humains dans un monde de plus en plus divisé.  

Avant d’entrer dans le vif du sujet, Dr. Mawani a souligné les valeurs de notre établissement, qui sont en phase avec ses propres valeurs d’inclusion, d’équité et de bilinguisme. Elle a ensuite entrepris de décrire la situation mondiale actuelle, marquée par une polarisation grandissante qu’alimentent le populisme, la xénophobie et l’extrémisme. Elle a illustré comment ces forces minent la cohésion sociale et dégradent la qualité du discours ambiant. Prenant appui sur sa vie, depuis son enfance au Kenya, alors sous administration coloniale, à sa carrière au Canada, elle a expliqué comment surmonter l’adversité, défendre la diversité et favoriser l’inclusion.

Dr. Mawani a abordé la question des répercussions des avancées technologiques sur la communication, soulignant au passage la dichotomie entre la connectivité accrue et l’augmentation simultanée de l’isolement et de la fragmentation de la société. Elle a également parlé des changements sociaux survenus après le 11 septembre, de la façon dont on scrute les faits et gestes de la population musulmane au Canada et des parallèles à faire avec l’impact de la pandémie sur la société, sans manquer de mettre en lumière la manifestation des préjugés profondément ancrés et la nécessité de mettre en place des cadres solides à l’appui d’une cohésion sociale.

À plusieurs reprises durant la conférence, Dr. Mawani a souligné l’importance du rôle des établissements, de l’éducation et des relations interpersonnelles dans l’atteinte d’une compréhension et de la coopération. Elle a plaidé en faveur de la résilience comme moyen de faire face à la division, proposé de voir la diversité comme une force collective et fait la promotion d’une culture de l’empathie et du dialogue.

Enfin, elle a appelé le public à opter pour l’espoir et non pour la peur et à participer aux efforts visant à combler les fossés dans la société. Emplie d’une sagesse à l’image de celle de l’Aga Khan, elle a souligné le pouvoir unificateur que nous donne notre humanité commune afin de surmonter les défis inhérents à un monde divisé.

Loin d’avoir profité de l’occasion pour faire la liste de ses réalisations personnelles et des difficultés qu’elle a connues, la conférencière a plutôt lancé un appel au dialogue, à la compréhension et à l’effort collectif, autant d’éléments qui permettront de créer une société plus inclusive, équitable et harmonieuse.

Nous avons eu droit à un mot d’ouverture du recteur et vice-chancelier de l’Université, Jacques Frémont. La fonction de modératrice avait été confiée à la vice-rectrice associée, International, Gisèle Yasmeen. Et le mot de la fin a été prononcé par Huguette Labelle, gouverneure émérite et ancienne chancelière de l’Université d’Ottawa.