Une professeure met la science de la pleine conscience au service de ses étudiantes et étudiants

Par Media Relations

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Faculté des sciences sociales
École de psychologie
Une personne assise sur un canapé regardant par la fenêtre
Furkan Demir (Pexels)
Comprendre les fondements neuroscientifiques et physiologiques du cerveau et entraîner les réseaux cérébraux pour lutter contre l’anxiété et les facteurs de stress

La professeure Andra Smith, de l’École de psychologie de la Faculté des sciences sociales, a combiné ses travaux de recherche et son expérience personnelle de la pleine conscience dans son cours Neuroscience of Mindfulness: Neurons to Wellness. Elle s’intéresse, sur le plan neuroscientifique, à l’optimisation des processus cognitifs à l’origine de la prise de décisions, du sens de l’organisation et de l’établissement d’objectifs, ainsi qu’aux étapes nécessaires à la mise en œuvre de ces processus sans distraction. Grâce à la pleine conscience, ses classes ont réussi à maîtriser ces compétences tout en prévenant le stress. 

La récente publication de la professeure, WHO KNEW!Neuroscience and Mindfulness take on Stress in the Real World, and WIN!, un livre qui documente ses travaux, tombe pile pour la 10édition de la Semaine du mieux-être de l’Université d’Ottawa en cours sur le campus. Nous l’avons interrogée au sujet de sa démarche de pleine conscience et des retombées sur ses classes.

Question : D’où vous est venue l’idée d’explorer l’utilisation de la pleine conscience pour lutter contre le stress que vous constatiez chez vos étudiantes et étudiants?

Andra Smith : « Pendant la COVID, je n’avais pas la même proximité avec mes étudiantes et étudiants qu’à l’habitude. C’est là que j’ai remarqué que leurs niveaux de stress et d’anxiété nuisaient à leur performance. J’ai eu envie de leur donner les outils pour gérer quelques-uns de ces facteurs de stress et leur peur de l’avenir. J’avais tellement appris de ma formation en pleine conscience que je savais qu’il leur serait bénéfique d’apprendre pourquoi et comment ça fonctionne. »

Q : Sur le plan scientifique, quel genre de recherches avez-vous menées pour trouver des preuves de l’efficacité de la pleine conscience? 

A. S. : « J’ai effectué deux études d’IRMf dans lesquelles la pleine conscience constituait une intervention : une sur des personnes atteintes du cancer du sein qui éprouvaient de la douleur neuropathique, et l’autre sur des musiciennes et musiciens souffrant d’anxiété de performance. Dans les deux études, nous avons constaté des changements marqués dans la structure et la fonction cérébrales. Actuellement, nous réalisons une étude d’imagerie sur les commotions cérébrales chez les enfants, et nous avons pour hypothèse que la pleine conscience peut aider à la régulation et à la qualité de vie après l’événement. »  

Profil d'Andra Smith

« La connaissance, c’est le pouvoir. Nous avons besoin de connaître notre cerveau, car c’est lui qui contrôle tout ce que nous faisons, le bien comme le mal. »

Andra Smith

— Professeure de l’École de psychologie de la Faculté des sciences sociales

Q : Souvent, la pleine conscience suscite le scepticisme. Quelle était votre perception lorsque vous avez commencé cette pratique? 

A. S. : « Il me fallait comprendre le cerveau et le fonctionnement de la pleine conscience du point de vue des neurosciences. J’étais moi-même sceptique jusqu’à ce que j’apprenne pourquoi et comment la pleine conscience fonctionne dans le cerveau : la réaction de stress, l’évolution de notre cerveau, les réseaux de l’attention, les systèmes nerveux et leurs interactions, ainsi que la façon dont le stress inhibe le cortex préfrontal et les stratégies pour contourner ce phénomène. Je vous parle ici des pans universitaires et scientifiques, mais mes expériences personnelles ont également cristallisé ma passion pour la formation en pleine conscience. J’ai utilisé mes notions de pleine conscience pendant la maladie de ma mère et son décès; je suis demeurée dans le moment présent malgré toute la tristesse de l’événement. Ce fut une révélation, un moment où la science et l’expérience se sont rassemblées pour confirmer la puissance de cette pratique. Je voulais permettre à mes étudiantes et étudiants de vivre cela. Mes classes ont accueilli cette pratique, l’ont utilisée et ont adoré les changements apportés ainsi à leur vie quotidienne. »

Q : Quelle a été la réaction de vos étudiantes et étudiants, et qu’a permis l’intégration de la pleine conscience à leur programme ou leur routine? 

A. S. : « J’ai instauré des pratiques de pleine conscience en début et en fin de cours et suggéré des exercices supplémentaires à faire à la maison. Mes classes ont fait leurs devoirs et adoré l’expérience! Un exercice consistait à avoir une conversation en pleine conscience, à écouter non pas pour répondre, mais pour écouter simplement. L’expérience fut révélatrice : les étudiantes et étudiants ont pris conscience qu’ils écoutaient rarement l’autre sans préparer leur réponse. C’est un vrai cadeau de donner à une personne sa pleine attention; les étudiantes et étudiants l’ont ressenti lors de cet exercice et ont apprécié davantage leurs relations par la suite. Globalement, à la fin du cours, les étudiantes et étudiants disposaient d’outils pour gérer leur stress et ont appris qu’il était possible de résister à l’emprise du stress et de rester aux commandes; cela a amélioré leur productivité. Pour une professeure, rien de mieux que d’entendre une étudiante ou un étudiant dire avoir enrichi sa vie en mettant en pratique les apprentissages faits en classe. »

Q : Quelle serait la première étape pour une personne qui souhaite profiter des bienfaits de la pratique de la pleine conscience?  

A. S. : « La mise en place de plusieurs courtes pratiques agréables est un bon début. Comme la pleine conscience englobe une multitude de pratiques, il suffit d’en choisir une qui nous convienne. Il s’agit vraiment d’une question d’attention et d’entraînement des réseaux cérébraux qui maintiennent la concentration et nous évitent de ruminer des expériences passées et projetées comme on le fait trop souvent. Mon livre guide le public dans l’entièreté de son parcours; il s’agit donc d’un bon point de départ. C’est avec bonheur que j’aiderais quiconque souhaite s’y essayer. J’ajouterais que je ne recommande pas l’apprentissage autonome aux personnes qui ont vécu un traumatisme ou éprouvent de graves problèmes de santé mentale. Cette pratique ne fait pas office de traitement ou de thérapie. Ce n’est qu’un plus. 

« La prise de conscience des répercussions physiologiques du stress peut donner le coup de pouce nécessaire pour contrer ses effets négatifs. En étant au diapason avec notre physiologie, nous obtenons toutes sortes de renseignements et d’indices sur lesquels nous avons une emprise. La connaissance, c’est le pouvoir. Nous avons besoin de connaître notre cerveau, car c’est lui qui contrôle tout ce que nous faisons, le bien comme le mal. La pleine conscience peut être utile sur ce plan. »

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