Nouvelles technologies énergétiques, décideurs et politiques de réduction des émissions : le cas de la Colombie-Britannique

Réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le système énergétique est un défi majeur dans lequel les technologies nouvelles et émergentes joueront un rôle essentiel. Cette étude vise à comprendre comment les technologies énergétiques nouvelles et émergentes pourraient modifier le rôle des pouvoirs publics lorsque la décarbonisation est une priorité. Les changements dans les rôles et les responsabilités en matière de prise de décisions énergétiques peuvent influencer les voies de décarbonisation du système énergétique et affecter la capacité des pouvoirs publics à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions.

Cette étude de cas de la Colombie-Britannique explore les voies technologiques vers un système énergétique futur avec des émissions de GES considérablement réduites grâce au déploiement de technologies nouvelles et émergentes. Les changements technologiques peuvent être rapides et incertains quant aux technologies qui domineront à l'avenir. Dans un système énergétique décarboné, les technologies nouvelles et émergentes pourraient modifier la manière dont le système est organisé, structuré et contrôlé. Cela représente un défi pour les décideurs politiques, car cela peut influencer leur capacité à façonner efficacement l'avenir énergétique. L’étude comprend une revue de la littérature et des entretiens confidentiels avec divers décisionnaires dans le domaine de l’énergie.

Les personnes interrogées ont suggéré un large éventail de technologies susceptibles de jouer un rôle dans le système énergétique de demain. Elles ont convenu que l'électrification constitue une voie essentielle pour réduire considérablement les émissions, mais le degré auquel elle permettrait d'atteindre les réductions souhaitées a fait l'objet de débat.

Dans le cas de la Colombie-Britannique, l'électrification repose principalement sur un système hydroélectrique à faible émissions de carbone. Un compromis potentiel était évident entre les différentes voies technologiques. Les options comprennent le déploiement de technologies naissantes telles que l'hydrogène et le captage et le stockage du carbone dans la structure existante du système énergétique; ou, à défaut, le déploiement de technologies plus matures telles que l'énergie solaire photovoltaïque et le stockage par batterie, qui nécessiteraient des changements plus importants du système énergétique existant.

Les rôles et les responsabilités des décideurs dans le domaine de l'énergie seront affectés de différentes manières en fonction des caractéristiques des technologies qui domineront le système énergétique futur. Par exemple, les technologies qui peuvent être détenues et déployées par des particuliers et des communautés, par opposition aux services publics et aux grandes entreprises énergétiques, permettent une décentralisation du contrôle du système énergétique. Les décideurs doivent réfléchir à la meilleure façon de s'adapter aux différentes échelles de déploiement des technologies énergétiques, aux différentes caractéristiques technologiques et au contrôle du système.

De plus, l'acceptabilité sociale est essentielle pour l'adoption et l'expansion des nouvelles technologies énergétiques. L'étude met en évidence un certain nombre de problèmes susceptibles d'entraver l'acceptabilité, notamment le manque d'abordabilité  en raison des coûts plus élevés des nouvelles technologies, l'inégalité dans la répartition des coûts supplémentaires au sein de la société et les impacts environnementaux et sociaux découlant de la mise en place de nouvelles technologies et infrastructures énergétiques.

James Donald, candidat au doctorat, Énergie positive, 2018-2022.