carte d'Allemagne

Événement :

Conférencière invitée: 

Sabine Kropp, professeure de politique allemande à la Freie Universität Berlin. Auparavant, elle a été professeure de sciences politiques à l'Université allemande des sciences administratives de Speyer (2008-2013) ainsi que professeure de politique comparée et de politique publique à l'Université Heinrich-Heine de Düsseldorf (2004-2008). Son principal domaine de recherche est le fédéralisme comparé et la politique à plusieurs niveaux, avec un accent sur l'Allemagne et les pays post-soviétiques. Un axe récurrent de ses recherches porte sur le changement et la résilience de la conception institutionnelle en période de transition et de crise.

Modérateur : 

André Lecours, professeur à l'École d'études politiques et directeur de recherche au Centre d’études en gouvernance, Université d'Ottawa

Description: 

Les systèmes fédéraux forment des structures institutionnelles complexes qui génèrent des incitations contradictoires. Ils encouragent la collaboration des gouvernements mais permettent également des stratégies politiques intéressées, voire opportunistes. En tant qu’incarnation du fédéralisme coopératif, l’Allemagne en est un bon exemple.

La conférence explique comment les incitations contradictoires du fédéralisme sont utilisées en temps de crise. Il présente les preuves d’un projet de recherche qui étudie la manière dont les acteurs des partis allemands ont utilisé des incitations institutionnelles contradictoires pendant la pandémie. Basée sur une analyse du contenu de 212 débats parlementaires allemands et de 4 524 observations codées manuellement, l’analyse révèle que les acteurs des partis gèrent de manière créative les incitations contradictoires.

Les acteurs du parti allemand emploient un ensemble de stratégies discursives distinctes qui intègrent à la fois le besoin de coopération et la possibilité d’intérêt personnel. Les partis au gouvernement qui sont plus fortement impliqués dans les organes intergouvernementaux maintiennent un discours plus coopératif, tout en s’abstenant de stratégies de confrontation envers les institutions fédérales ou d’autres acteurs du parti. Ils sont créatifs dans la mesure où ils inventent des stratégies égoïstes « plus douces » qui évitent de causer des dommages trop évidents aux autres. Les acteurs du parti qui sont au gouvernement depuis plus longtemps se réfèrent également plus fréquemment aux normes fédérales de coopération inscrites dans la Constitution allemande et appliquées par la Cour constitutionnelle. En outre, le lien entre le système de partis verticalement intégré, qui incite les copartisans à se serrer les coudes à travers les niveaux et les unités constituantes, et le paysage multicolore de la coalition contrecarre les jeux de reproches fédéraux. Cependant, avec la pression croissante des problèmes et la force des partis populistes (extrémistes) de droite dans les parlements allemands, les stratégies destructrices nuisant aux institutions fédérales coopératives en tant que telles deviennent plus attrayantes.

La conférence discutera des implications possibles de ces dynamiques équivoques pour la persistance du modèle allemand de fédéralisme coopératif.

Accessibilité
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Date et heure
16 oct. 2023
12 h à 13 h 30
Formule et lieu
En personne
Pavillon des Sciences sociales (FSS)
FSS 4004
Langue
Anglais
Auditoire
Grand public, Chercheurs, Étudiants cycles supérieurs, Étudiants de premier cycle
Organisé par
Centre d'études en gouvernance