Le maire et sa communauté : La « politique » dans les petites municipalités du Québec
16 nov. 2023 — 16 h 30 à 18 h
Événement organisé par le Centre d'études en gouvernance.
Événement :
Conférencier invité :
Yann Fournis, professeur de Science politique à l’Université du Québec à Rimouski (Département Sociétés, Territoires et Développement). Il est membre du groupe de recherche interdisciplinaire sur le développement territorial, de l'Est du Québec (GRIDEQ), du Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT), et membre associé au Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES). Ses travaux de recherches portent sur les théories du développement social et territorial et la gouvernance territoriale des régions périphériques.
Modératrice:
Anne Mévellec, professeure à l’École d’études politiques et directrice de recherche au Centre d’études en gouvernance à l’Université d’Ottawa.
Description:
Le faible intérêt des études québécoises quant au rôle des élus locaux est dommageable, alors qu’il s’agit d’un champ dynamique en Europe et que la démocratie locale est régulièrement valorisée en Amérique du Nord. À partir d’une enquête de type ethnographique dans la région du Bas-Saint-Laurent, on interroge le champ de la politique du quotidien, dont la maire est le dépositaire. La nature discrète mais effective de cette activité « politique » se déploie dans trois sphères : la sphère des relations personnelles et interpersonnelles qui font du maire une personnalité spécifique ; la sphère des relations communautaires, qui font du maire le chef d’orchestre d’un processus décisionnel largement influencé par des acteurs locaux (clans familiaux, fonctionnaires locaux, citoyens, etc.) ; la sphère des relations intermunicipales, qui font de certains élus mercéens les porteurs d’un consensus entre municipalités qui oblige le gouvernement, au sens de contrainte mais aussi d’incitation à l’action. L’analyse exploratoire de cette complexité révèle aussi l’encastrement communautaire du politique au Québec (ici dans les régions périphériques) mais pose aussi, plus largement, une interrogation sur les contours de l’identité politique québécoise.