Un moniteur cardiaque en milieu hospitalier.
Jéssica Hernández Juárez, étudiante à la maîtrise en génie biomédical, cherche à mettre au point un matériau susceptible d’améliorer la qualité de vie des personnes victimes d’une crise cardiaque et d’alléger le fardeau du système de santé canadien.

Selon la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, une crise cardiaque survient toutes les neuf minutes au Canada. Les personnes qui survivent à une crise cardiaque peuvent en garder des séquelles; elles sont plus à risque de subir un autre événement cardiovasculaire et des complications chroniques. C’est à ce problème que s’attaque Jéssica Hernández Juárez, étudiante à la maîtrise en génie biomédical à l’Université d’Ottawa.

Sa recherche pourrait transformer les soins aux personnes victimes d’une crise cardiaque en ciblant un sous-produit toxique, le méthylglyoxal (MG). Ce faisant, elle pourrait améliorer la guérison, réduire les séquelles à long terme et soulager quelque peu le système de soins de santé. 

Un piège à méthylglyoxal, une molécule nuisible

Lors d’une crise cardiaque, l’organisme est soumis à un stress intense. « En réaction au traumatisme causé par une crise cardiaque, le corps produit une molécule toxique, le méthylglyoxal, qui peut altérer d’autres processus biologiques et accroître l’incidence d’autres maladies et de complications à long terme », explique Jéssica Hernández Juárez.

Mais alors, comment empêcher cette petite molécule de faire autant de ravages? En lui tendant un piège.  

Jéssica Hernández Juárez tente de mettre au point un matériau capable de neutraliser cette molécule toxique pour favoriser la guérison.

Pour cela, elle a besoin d’expertise en génie biomédical, en chimie, en biologie et en science des matériaux. Elle a donc fait appel à deux chercheurs boursiers de niveau postdoctoral, David García Schejtman et Juan David Alegria, et à un autre étudiant en génie biomédical, Ramis Ileri.

Sous la direction du Dr Erik J. Suuronen et du Dr Emilio Alarcón de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, Jéssica Hernández Juárez et son équipe ont commencé par concevoir des peptides semblables au collagène, des protéines très similaires à celles qui sont présentes naturellement dans l’organisme. L’équipe a testé plusieurs versions, en modifiant la structure, la concentration et la composition afin de trouver les combinaisons les plus efficaces pour piéger le méthylglyoxal.

Les quelques candidats les plus prometteurs ont ensuite été soumis à des essais biologiques avec succès. « Le matériau choisi a réussi à protéger les cellules et les autres protéines contre les dommages du méthylglyoxal dans un délai physiologiquement approprié », résume la chercheuse.

La prochaine étape consiste à mettre au point un mécanisme d’administration. 

Jéssica Hernández Juárez.
Jéssica Hernández Juárez au laboratoire.

De nouvelles technologies avantageuses pour les soins de santé

Pour les millions de personnes vivant avec une maladie cardiovasculaire au Canada, la recherche de Jéssica Hernández Juárez pourrait avoir d’importantes retombées. Un traitement qui réduit les séquelles à long terme d’une crise cardiaque serait salutaire à bien des égards : en plus d’améliorer la qualité de vie des personnes affectées, il réduirait les coûts pour le système de santé et la pression sur les hôpitaux et les cliniques.

Dans un domaine où les symptômes sont traités bien après la crise, ces travaux marquent un virage vers la prévention, la régénération et une meilleure guérison.

Jéssica Hernández Juárez a déjà décidé d’entreprendre un doctorat après sa maîtrise. « Il y a encore tellement de choses à découvrir, dit-elle. J’adore travailler au laboratoire, apprendre et diffuser de nouvelles connaissances. »

Les technologies médicales : une priorité de la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa

Jéssica Hernández Juárez a remporté la première place dans la catégorie Technologies pour les soins de santé et la longévité accrue lors de l’édition 2025 de la Compétition d’affiches des études supérieures en génie et en informatique, tenue dans le cadre de la Journée de célébration de la recherche à la Faculté de génie.

À l’Université d’Ottawa, la recherche dans ce domaine vise à développer des outils, des dispositifs et des systèmes novateurs pour améliorer la santé, la mobilité et le bien-être.

Découvrez les autres projets primés lors de la Compétition d’affiches des études supérieures en génie et en informatique.

Jéssica Hernández Juárez reçoit un certificat lors de la Journée de célébration de la recherche en génie.
Doyen par intérim Michel Labrosse, Jéssica Hernández Juárez, et professeur Thomas Uchida.