Résoudre le problème de l’anxiété mathématique : Erin Maloney reconnue pour ses travaux de recherche et de sensibilisation

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Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

Erin Maloney avec son chien d'assistance, Winston, à son bureau de l'Université d'Ottawa
Erin Maloney avec son chien d'assistance, Winston, à son bureau de l'Université d'Ottawa.
La professeure Erin Maloney, reconnue pour ses travaux révolutionnaires sur la mathophobie chez les enfants, a récemment été invitée à se joindre à la Global Young Academy (GYA) en reconnaissance de ses contributions à la recherche et de son engagement communautaire.

Avec plus de 200 membres, la GYA amplifie les voix de jeunes scientifiques de partout dans le monde, sélectionnés pour l’excellence de leurs travaux de recherche et leur détermination à améliorer la société.

En tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la réussite et le bien-être scolaires, la professeure Maloney s’intéresse à la façon dont l’environnement à la maison influence l’apprentissage des mathématiques et l’attitude des élèves. Ses travaux de recherche comblent une lacune importante en examinant le rôle des parents dans la formation de l’attitude de leurs enfants à l’endroit des mathématiques, en particulier l’anxiété, et comment celui-ci peut avoir une incidence sur leur réussite scolaire.

L’une des principales conclusions de ses travaux est que les enfants peuvent ressentir de l’anxiété lorsqu’ils sont confrontés aux mathématiques les plus élémentaires. En fait, les enfants peuvent éprouver de l’anxiété face aux mathématiques dès la première année d’école, ce qui se traduit par des taux d’apprentissage plus faibles.

Ce changement de paradigme remet en question la façon dont la mathophobie a longtemps été comprise et traitée. Avant cette étude, on pensait que cette anxiété n’avait d’impact que sur l’apprentissage des mathématiques complexes et qu’il n’était donc pas nécessaire de s’en préoccuper, sauf à partir du niveau intermédiaire.

Devoirs pour adultes

En 2020, le ministère de l’Éducation de l’Ontario a fait appel à l’expertise de la professeure Maloney pour revoir le programme de mathématiques de la province. Cela a mené à l’inclusion d’un nouveau domaine au programme, appelé Apprentissage socioémotionnel en mathématiques et processus mathématiques, conçu pour aider les élèves à développer une identité mathématique positive. Grâce à cet ajout, l’anxiété des enfants face aux mathématiques est prise en compte dès la première année d’école en Ontario.

La professeure Maloney guide également le Conseil scolaire du district d’Ottawa-Carleton dans la mise en œuvre de stratégies d’apprentissage socioémotionnel. Elle propose des séances de perfectionnement professionnel sur mesure pour les enseignants et enseignantes afin de les aider à mieux comprendre le développement de la pensée mathématique et les répercussions de l’anxiété sur les résultats.

Puisque l’environnement familial peut être une source majeure de mathophobie selon ses recherches, la professeure Maloney a publié Peyton and Charlie Challenge Math(disponible en anglais seulement), un ouvrage qui offre des conseils pratiques pour réduire l’anxiété liée aux mathématiques, non seulement chez les enfants, mais aussi chez les parents. 

Un laboratoire de mathématiques mobile

La professeure Maloney s’efforce également de faire tomber les barrières qui empêchent certains groupes d’accéder à la recherche.

En 2021, la nouvelle membre de la GYA a reçu le soutien de la Fondation canadienne pour l’innovation – le principal bailleur de fonds national du Canada pour les infrastructures de recherche – afin d’acheter et de réaménager un fourgon Sprinter, qui servira de laboratoire de recherche mobile.

Erin Maloney à côté du fourgon Sprinter, qui servira de laboratoire de recherche mobile.
Erin Maloney à côté du fourgon Sprinter, qui servira de laboratoire de recherche mobile.

L’initiative Accessible Research on Wheels (AROW) vise à combler les lacunes de la recherche, en offrant des possibilités de participation aux populations sous-représentées qui se heurtent à des obstacles liés à leur situation géographique, à des contraintes financières ou à un manque de connaissances.  

La professeure Maloney prône l’accessibilité et l’inclusion en mettant en œuvre des pratiques telles que l’utilisation de couleurs très contrastées et de grosses polices de caractères claires dans ses documents de recherche, ainsi que le sous-titrage codé de ses contenus audiovisuels. Son engagement en faveur de l’accessibilité va au-delà de considérations universitaires : depuis qu’elle a obtenu son doctorat, elle souffre d’une affection rétinienne dégénérative qui l’a rendue aveugle au sens de la loi.  

En tant que cofondatrice du Women in Cognitive Science – Canada Trainee Board, la professeure Maloney offre des ressources aux membres de la communauté de recherche en début de carrière et une aide au perfectionnement professionnel aux stagiaires en sciences cognitives. Fait notable : plus de 50 % des articles qu’elle a publiés au cours des six dernières années ont été cosignés par ses étudiants et étudiantes, ce qui témoigne de sa volonté de favoriser la croissance dans le milieu universitaire.

Lorsqu’on lui a demandé quel était son meilleur conseil pour les jeunes filles et les femmes intéressées par les sciences, la professeure Maloney s’est tournée vers ses conseillères les plus fiables : ses deux filles, âgées de 8 et 10 ans. Sa fille cadette lui a rapidement rappelé les paroles pleines de sagesse qu’elle leur répète souvent : « Peu importe si vous croyez être capable ou non, vous avez raison. » 

Cette citation, qui souligne à quel point l’attitude détermine le succès ou l’échec, est tout aussi vraie pour les mathématiques que pour la vie.