Stimuler le sentiment d’appartenance à l’Université d’Ottawa des jeunes issus des territoires du Canada

Northern Compass
Karen Agulkark
Il n’est pas rare que les débuts à l’université s’accompagnent d’un mal du pays et d’un choc culturel, et ce sentiment est d’autant plus marqué quand on vient d’un territoire.

L’ancienne de l’Université d’Ottawa Karen Aglukark en sait quelque chose. Aujourd’hui, elle est chef d’équipe de Northern Compass, un projet qui aide les étudiantes et étudiants des territoires du Canada à s’adapter aux études postsecondaires. En février 2020, Northern Compass a décroché le prestigieux prix Arctic Inspiration d’une valeur d’un million de dollars, instauré conjointement par Sima Sharifi, une diplômée de l’Université d’Ottawa, et son mari, Arnold Witzig. Le couple avait fait un don de 60 millions de dollars à consacrer aux défis et occasions que présentait l’Arctique canadien à leurs yeux. L’un des enjeux visés : le déménagement dans le sud du Canada, un défi que Karen Aglukark ne connaît que trop bien.

Elle se souvient de ce jour, au début de ses études de premier cycle à Ottawa : dans une salle bondée, elle assiste à la présentation d’un plan de cours et apprend que les questions ne se posent que par courriel. « Mais, j’avais tellement de questions à ce moment. Même des questions que je ne soupçonnais pas! », se remémore-t-elle avec humour.

L’amphithéâtre était aussi grand que l’école secondaire qu’elle fréquentait à Arviat, au Nunavut. Et elle ne trouvait guère de réconfort sur le campus. « Souvent, on dit aux personnes de première année qui se sentent dépassées de sortir et de communier avec la nature », explique-t-elle. « Or, ce n’était pas la nature que je connaissais. Oui, il y avait de la verdure, mais je me voyais toujours emmurée entre des bâtiments. »

Évidemment, ses perceptions ont bien changé depuis.Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé à l’Assemblée législative du Nunavut à Iqaluit, puis est revenue dans le Sud pour entreprendre des études en psychologie à l’Université d’Ottawa.

Cette fois, l’expérience et le réseau qu’elle s’était constitué ont adouci la transition. Northern Compass facilite aujourd’hui les choses à d’autres jeunes en ce sens.

Le projet Northern Compass a vu le jour en 2020, sous l’égide de l’organisme Northern Youth Abroad (NYA). Aujourd’hui, il soutient 55 étudiantes et étudiants nordiques et autochtones dans leur transition, en continuité du travail effectué par NYA au cours des cinq dernières années. Malgré la pandémie, en effet, beaucoup de jeunes du Nord ont été contraints de migrer vers le sud vu l’accès limité à la technologie et d’autres obstacles à l’apprentissage dans leur communauté.

Northern Compass leur propose notamment un aiguillage à distance et un centre de soutien virtuel. Qui plus est, le projet appuie des jeunes du Nord dans la réalisation de tâches du quotidien en apparence banales pour d’autres gens de leur âge, comme aller à l’épicerie, acheter des manuels scolaires, faire une demande d’aide financière aux études, etc. À plus long terme, Northern Compass met sur pied une communauté de modèles et de mentors qui sauront éclairer les prochaines générations d’élèves du secondaire du Nord quant à leur cheminement professionnel.

Si certains établissements d’enseignement postsecondaires offrent des services similaires, Northern Compass, est un projet qui s’adresse spécifiquement aux jeunes du Nord, est ancré dans un esprit de communauté et compte sur des leaders comme Karen Aglukark, qui comprennent la réalité vécue par ces jeunes.

Mme Aglukark a d’ailleurs aidé son jeune frère et sa jeune sœur à s’adapter à la vie à Ottawa. Cette dernière, Beth, est actuellement étudiante à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa. Avec Northern Compass, Karen Aglukark élargit la portée de son action, mais son esprit et son cœur restent en phase avec le Nord.

À l’Université d’Ottawa, nous sommes animés par l’envie de défier le statu quo, de faire avancer les choses et d’incarner le changement.

Nous accordons une grande priorité à la création d’une culture axée sur la santé mentale et le mieux-être, ainsi que d’un sentiment d’appartenance chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis. La recherche de financement, comme celle du prix Arctic Inspiration, est un tremplin vers l’atteinte de nos objectifs.

Découvrez notre façon de répondre avec intégrité et créativité aux impératifs de notre monde en constante évolution, et ce que vous pouvez faire pour prendre part au changement.