Mathieu Samson-Savage et Mila Osipenko
Mathieu Samson-Savage (à gauche), doctorat en sociologie, et Mila Osipenko (à droite), baccalauréat en anthropologie.
L’Université d’Ottawa est un lieu de parcours diversifiés et souvent marquants, portés par des étudiantes et étudiants passionnés dont les recherches ciblent des réalités souvent négligées par les politiques publiques. Mathieu Samson Savage et Mila Osipenko, qui ont récemment obtenu leur diplôme, mettent la recherche au service du changement social – qu’il s’agisse de jeunes en situation d’itinérance ou de personnes âgées dans des établissements de soins.

Donner une voix aux jeunes en situation d’itinérance par la recherche

Mathieu Samson Savage a passé plus de 20 ans à l’Université d’Ottawa. Il y a commencé ses études à 18 ans, en 2003, et a obtenu un baccalauréat avec double majeure en sociologie et psychologie, une maîtrise en activité physique, puis un doctorat en sociologie. Son parcours s’est construit au fil des découvertes : « J’ai commencé en psychologie parce que je pensais que c’était le domaine qui me permettrait d’aider le plus de gens. Mais j’ai vu que ma manière de penser était mieux représentée par la sociologie. »

Sa recherche doctorale, menée à Ottawa, porte sur la rupture scolaire chez les jeunes en situation d’itinérance. « J’ai mené des entretiens pour comprendre comment leurs parcours de vie ont influencé un processus de rupture scolaire. C’est un privilège pour moi de pouvoir travailler avec des personnes en situation d’itinérance. Ce sont des histoires qu’on n’entend pas souvent, ce sont des voix qu’on n’entend pas beaucoup. Ce privilège me permet aujourd’hui de contribuer à des conversations qui peuvent améliorer le sort des personnes itinérantes, faire de la prévention et mieux intervenir auprès d’elles. » 

Mathieu Samson Savage
uograd 2025

« C’est un privilège pour moi de pouvoir travailler avec des personnes en situation d’itinérance. Ce sont des histoires qu’on n’entend pas souvent, ce sont des voix qu’on n’entend pas beaucoup. »

Mathieu Samson Savage

— Doctorat en sociologie

Parmi les moments marquants de son parcours, il cite sa soutenance de thèse, la fin de sa maîtrise, la présentation de ses recherches à l’international et la publication d’articles scientifiques. Originaire d’un village près d’Ottawa, il se décrit comme un « transfuge de classe » – premier de sa famille à aller à l’université et à obtenir un doctorat. « J’aimerais offrir ma reconnaissance aux personnes qui m’ont aidé, qui m’ont montré comment faire dans un milieu universitaire que je ne connaissais pas. »

Après douze ans de doctorat, il souhaite poursuivre une carrière en recherche, idéalement comme professeur de sociologie.

Croiser les expertises pour mieux comprendre le vieillissement

Arrivée à l’Université d’Ottawa en 2021, après une formation en soins infirmiers au Collège Algonquin, Mila Osipenko a vite compris que son avenir se situait à l’intersection de plusieurs disciplines. « Même si j’aime les soins infirmiers, je ne me voyais pas en faire toute ma vie. Le système de santé est complètement fou. L’anthropologie, bien que très différente, m’a donné une perspective beaucoup plus large sur mon travail et mes études. »

Pendant son baccalauréat en anthropologie, elle a étudié le vieillissement, les médias sociaux et la façon dont les jeunes perçoivent le processus de vieillissement. Elle a mené plusieurs études ethnographiques en ligne sur les effets des influenceuses et influenceurs sur la perception du vieillissement. Pour sa maîtrise qui débutera à l’automne 2025, elle se penchera sur les expériences de personnes âgées dans des établissements de soins de longue durée.

« Notre système de santé met beaucoup plus l’accent sur la quantité que sur la qualité de vie, ce qui m’inquiète dans les discussions sur la prolongation de l’espérance de vie. Je veux mieux comprendre les expériences des résidents et résidentes face aux interventions médicales, aux traitements et à l’autonomie. »

Pour elle, le moment fort de son passage universitaire a été le retour sur le campus après la pandémie. « Même si j’aimais la flexibilité des cours en ligne, participer aux événements et me faire des amis a été un des meilleurs aspects de ma formation. C’est là que mon expérience a pris tout son sens », dit-elle.

Mila Osipenko
uOgrad 2025

« Même si j’aimais la flexibilité des cours en ligne, participer aux événements et me faire des amis a été un des meilleurs aspects de ma formation. »

Mila Osipenko

— Baccalauréat en anthropologie

Elle souhaite poursuivre ses recherches dans un cadre institutionnel, comme une université ou un musée, et rêve d’un emploi lui permettant de combiner anthropologie et soins infirmiers pour « aider les gens autrement ».

Inspirer les futures cohortes étudiantes

Mathieu Samson Savage et Mila Osipenko livrent des conseils précieux aux futures cohortes étudiantes. Mathieu les invite à garder l’esprit ouvert, à explorer, à trouver ce qui correspond à leur vision du monde. Mila insiste sur l’importance de l’équilibre entre études, travail et vie sociale : « C’est parfois difficile de prioriser ce qu’on doit faire, mais plus tôt on trouve ce qui fonctionne pour soi, mieux c’est. »

Leur passage à l’Université rappelle une réalité simple, mais essentielle : l’impact local commence souvent par une curiosité sincère et une grande écoute pour les réalités humaines qui nous entourent.