Engagez la conversation : rencontre avec la postdoc Jane Ezirigwe

Stagiaire postdoctorale sur la gouvernance des données pour l'alimentation et l'agriculture (2022-2023)
Open AIR, le Réseau de recherche et d'innovation ouvertes en Afrique
Centre de recherche en droit, technologie et société
Faculté de droit, Section de common law
Directeurs de recherche : Jeremy de Beer et Chidi Oguamanam

Jane Ezirigwe porte plusieurs casquettes : elle est stagiaire postdoctorale en gouvernance mondiale des données pour l’alimentation et l’agriculture à Open AIR, chargée de recherche principale au Nigerian Institute of Advanced Legal Studies (NIALS) et chargée de cours auxiliaire à l’Université Bingham, au Nigeria. Elle est également membre du conseil consultatif de l’AfCFTA, boursière Olu Akinkugbe en droit des affaires en Afrique, boursière de la Young African Leaders Initiative, et chercheuse-boursière de l’Association internationale du Barreau.

Titulaire d’un doctorat en droit de l’Université de Cape Town, d’une maîtrise en droit de l’Université de Londres, ainsi que d’une maîtrise en administration des affaires et d’un baccalauréat en droit de l’ESUT Business School et de l’Université d’Abuja, la chercheuse compte plus de 17 ans d’expérience en recherche, en défense des droits et en enseignement. Elle est aussi passée maître dans la mobilisation et la vulgarisation des connaissances. Ses travaux portent sur l’agroalimentaire, le commerce international et le développement des ressources naturelles. Elle offre des services-conseils au Women’s Aid Collective, une ONG nigériane de défense des droits des femmes, et des services de soutien au réseau Small Scale Women Farmers Organization in Nigeria, qui regroupe plus de 500 000 agricultrices. Cette auteure de nombreuses publications s’est vu décerner plusieurs prix pour ses activités d’enseignement et de recherche, en reconnaissance de son apport au droit.

Jane Ezirigwe

Parlez-nous de vos recherches. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Mon sujet de recherche est la gouvernance des données du secteur agroalimentaire pour un développement inclusif et durable. Je m’intéresse aux questions fondamentales dont il faut uniformiser le fond et la forme afin de nous doter d’un cadre de gouvernance mondiale des données pour l’alimentation et l’agriculture qui soit inclusif et durable. Mes travaux visent à déterminer comment on peut gérer la complexité de la production et de l’utilisation des données du secteur agroalimentaire de manière à tenir compte de la dynamique d’inclusion et de durabilité. Ils portent sur les méthodes actuelles de production et d’utilisation de ces données dans l’optique de faire la lumière sur le décalage existant, mais aussi sur les régimes de gouvernance en place, l’idée étant de mettre au jour de bonnes pratiques, en particulier concernant les accords en matière d’accès et de partage des bénéfices. Je pose l’hypothèse que puisque le droit est intrinsèquement ancré dans la politique, il nous faut examiner les règles, les politiques et les normes sous-jacentes susceptibles d’avoir de profondes répercussions sur toute nouvelle règle que nous élaborons.

Ma recherche sera utile aux décideurs politiques d’Afrique et du monde entier pour améliorer l’inclusivité en agriculture dans un contexte technologique. Si des mesures sont prises en ce sens, les agriculteurs africains, et plus particulièrement les agricultrices africaines, gagneront en autonomie économique, car je formule dans mon rapport des recommandations pour produire des retombées réelles et durables pour toutes les parties qui interviennent dans la génération et l’utilisation de données du secteur agroalimentaire.

Qu’espérez-vous accomplir pendant votre stage à l’Université d’Ottawa ?

J’espère conclure cette recherche et présenter les résultats aux membres de l’équipe d’Open AIR afin de recueillir leurs observations, que j’intégrerai à mes travaux avant de les publier dans une revue savante. J’aimerais également rédiger des articles pour le blogue d’Open AIR.

Pendant mon stage à Sustainability in a Digital Age, je compte travailler sur le projet de partenariat d’analyse de données pour le soutien aux petites exploitations agricoles en Afrique. L’objectif est d’aider les agricultrices et agriculteurs à adopter de nouvelles pratiques qui misent sur des solutions naturelles et des technologies de pointe pour régénérer les paysages naturels. Avec le consentement et la participation des femmes et des jeunes ou de groupes marginalisés, on peut se servir des données pour recommander des pistes de solution afin d’améliorer les dimensions environnementales, sociales et économiques des systèmes alimentaires durables, sans que personne ne soit laissé pour compte!

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Je produis des recherches fondées sur les faits qui portent principalement sur la parité hommes-femmes, en appliquant des méthodes sociojuridiques. Je veux que mon travail ait une réelle influence sur la société et au sein de la communauté universitaire.

Avez-vous des conseils pour ceux et celles qui sont en train de terminer leur doctorat ?

Je leur conseille de saisir toutes les occasions de perfectionner leurs compétences en recherche. Il est très important de maîtriser la méthodologie, surtout la méthode sociojuridique, qui produit des résultats étayés par des faits et plus nuancés.

Avez-vous des publications que vous aimeriez partager avec notre communauté ?

Quels sont les trois mots qui vous décrivent le mieux ?

Travaillante, déterminée et joviale.

Que lisez-vous en ce moment ?

From Consumption to Production: The Whys and Ways out of Failed Industrialisation in Nigeria, par Banji Oyelaran-Oyeyinka.

From Consumption to Production, book cover