NICIN 8API8IN1:  Le droit à un avenir meilleur des enfants autochtones | par Karine Croteau & Cyndy Wylde

Cette infographie (PDF; 27.63 Mo) (Croteau et Wylde, 2022) a été réalisée à partir des travaux de Karine Croteau, TS, Ph. D. et de Cyndy Wylde, Ph. D. (c), toutes deux professeures à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Les réflexions présentées s’inspirent (1) d’écrits issus d’un collectif de publication qui porte sur l’éducation auprès des Autochtones et (2) d’initiatives tenues au Cercle Kinistòtàdimin2.

L’infographie vise à :

  • Mobiliser les forces des systèmes autochtones et occidentaux de connaissances au cœur de la formation des intervenants sociaux
  • Guider les réflexions relatives à une réforme pédagogique du travail social universitaire en milieu franco-ontarien
  • Ouvrir les horizons pour mieux saisir les réalités et besoins des familles et enfants autochtones en contexte de protection de la jeunesse (PJ)

L’infographie s’adresse (aux) :

Porteurs / gardiens des savoirs traditionnels; familles et communautés autochtones; intervenants / travailleurs sociaux de tous les milieux; étudiants; pédagogues; gestionnaires / cliniciens; chercheurs et professeurs du domaine des sciences sociales.

Le travail social en contexte de protection de la jeunesse autochtone

En tant que profession œuvrant activement auprès de familles et d’enfants autochtones, le travail social doit s’attarder, autant dans la recherche, la pédagogie d’enseignement et l’intervention sociale en protection de la jeunesse (PJ), à la reconnaissance d’une pluralité de savoirs (Absolon, 2022; Kovach, 2021; Martin3, 2013; Smith, 2021). Afin de présenter avec limpidité et dans un esprit de synthèse les paradigmes ontologiques (l’être), épistémologiques (le savoir), axiologiques (la valeur du savoir) et méthodologiques (la méthode) sous-jacents aux visions autochtone et occidentale du monde, les auteures ont dressé un schéma comparatif et intégratif, érigé en outre à l’aide des écrits d’Absolon (2022), Kovach (2021), Martin (2013), Smith (2021), Wilson (2008) ainsi que du regard et des rétroactions de deux porteuses de savoirs traditionnels : Peggie Jérôme4 et Katy Rankin-Tanguay5 (Anicinapek8ek). Ce qui suit expose une manœuvre de remaniement de la pensée occidentale / dominante pour bricoler un espace de cohabitation entre deux visions du monde (le « eux » et le « nous ») qui doivent nécessairement être prises en compte dans les milieux académiques et programmes de travail social pour former une relève adéquatement préparée, d’une part, et pour garantir des services sociaux en PJ culturellement sécuritaires, d’autre part. Nicin 8api8in (deux visions) : Pour un avenir meilleur des enfants autochtones.

Mise en dialogue des systèmes de connaissances autochtones et occidentales

L’infographie présentée sillonne deux matrices principales qui caractérisent les conceptions autochtones et occidentales du monde. L’objectif vise à dépeindre les contours des paradigmes autochtones et occidentaux en recherche, dans l’enseignement et la pratique sociale, afin d’en dégager les nuances, les points forts et les défis d’amalgame. Ce faisant, appuyée notamment par le texte de Martin (2013), l’infographie éclaire les principaux fondements théoriques et pratiques à reconnaître, intégrer et mettre en œuvre dans une réforme du travail social universitaire en contexte de PJ autochtone. Les singularités spécifiques entre les deux visions du monde, l’interprétation du réel et la posture de l’aidant / intervenant social adoptée de part et d’autre sont juxtaposées.

En conclusion

Cet outil pédagogique et clinique est une contribution aux réflexions entourant la refonte des programmes en travail social. En concordance à la Loi C-92, Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, entrée en vigueur le 1er janvier 2020 au Canada, l’outil appuie principalement les droits fondamentaux des enfants autochtones (notamment dans le domaine des services enfance-famille) et vise à assurer un avenir sécuritaire aux familles.
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  1. En anicinape, on le prononce : Nijinne wabiwinne.
  2. https://www2.uottawa.ca/faculte-sciences-sociales/service-social/cercle-kinistotadimin.
  3. Sociologue français qui a investi de nombreuses années de sa carrière intellectuelle pour créer des liens significatifs, en communauté, avec les Inuits et les Innus du Québec.
  4. Anicinape, directrice générale des services Mino Obigiwasin.
  5. Anicinapekwe, membre de la Nation Abitibiwinni de Pikogan, coordonnatrice du Centre pour étudiants autochtones au collège La Cité.

Références

  • Absolon, K.E. (2022). How we come to know. Indigenous re Search Methodologies (2nd Edition). Fernwood Publishing, Manitoba, 349 pages.
  • Croteau, K. et Wylde, C. (2022). NICIN 8API8IN. Pour un avenir meilleur des enfants autochtones. Infographie. Cercle Kinistòtàdimin. École de service social, Université d’Ottawa.
  • Jérôme, P. (2022). Anicinape Algonquin, Lac Simon. Territoire ancestral anicinape non cédé. Témoignage en tant que directrice des services Mino Obigiwasin, 15 septembre.
  • Kovach, M. (2021). Indigenous Methodologies. Characteristics, Conversations, and Contexts. (2nd Edition). University of Toronto Press, Toronto, 313 pages.
  • Martin, T. (2013). Normativité sociale et normativité épistémique. La recherche en milieu autochtone au Canada et dans le monde anglo saxon, Socio, La nouvelle revue des sciences sociales, p. 135-152. https://doi.org/10.4000/socio.291
  • Smith, L. T. (2021). Decolonizing methodologies: Research and Indigenous Peoples (3rd Edition). Zed Books, 302 pages.
  • Wilson, S. (2008). Research is ceremony: Indigenous research methods. Fernwood Publishing, 143 pages.