Malorie Kanaan, Rayene Bouzitoun, King Ménard
De gauche à droite: Malorie Kanaan, Rayene Bouzitoun et King Ménard
Chaque année, des diplômé·es de la Section de droit civil rayonnent au Canada et à l'international grâce à leur parcours académique ou professionnel d’exception.

Dans ce premier texte d'une série consacrée à ces réussites, nous découvrons trois jeunes juristes dont les études supérieures prestigieuses à Harvard, Oxford et Cambridge témoignent de leur talent, de leur engagement et de leur désir profond de contribuer à l'évolution du droit à travers des recherches novatrices.

Le deuxième texte de notre série, sur trois diplômé·es qui ont décroché des stages remarquables, sera publié demain.

Malorie Kanaan (LL.L. 2020, J.D., 2021, et LL.M., 2024) : Boursière Frank Knox et maîtrise à l’Université Harvard

Actuellement auxiliaire juridique à la Cour suprême du Canada auprès de la juge Michelle O’Bonsawin, Malorie Kanaan s’est vu attribuer la prestigieuse bourse du Frank Knox Memorial Fellowship, qui couvre tous les frais de scolarité et offre une allocation pour ses dépenses personnelles pour étudier à l’Université Harvard. Il s’agit de la première étudiante de l’histoire de la Faculté à recevoir cette distinction.

Malorie amorcera sa maîtrise à l’automne 2025. Ses recherches porteront sur le droit criminel, le droit constitutionnel, et les décisions rendues en appel, dans une perspective interdisciplinaire. « Je vois la maîtrise comme une démarche exploratoire, qui peut servir de pont vers une recherche doctorale », explique-t-elle au téléphone.

Étudier à Harvard représente l’aboutissement d’un rêve, souligne-t-elle. Une soif de connaissance transmise par ses parents, notamment son père qui a dû écourter ses études secondaires au Liban pour fuir la guerre civile et immigrer au Canada. Le frère et la sœur de Malorie poursuivent également des études doctorales.

C’est à la Section de droit civil que Malorie a eu la piqûre de la recherche, comme assistante de recherche pour la professeure Audrey Ferron Parayre et pour la doyenne Marie-Eve Sylvestre. Elle a notamment eu l’occasion de documenter les conséquences des interceptions routières aléatoires et répétées au Québec pour un rapport d’expertise présenté par la doyenne Sylvestre dans le cadre du dossier Luamba, qui a mené à l’interdiction des contrôles routiers aléatoires par les forces policières.

« Mon père est cuisinier dans un hôpital. Ni mes parents ni moi n’aurions pu me payer des études à Harvard sans la bourse Frank Knox », conclut-elle. « Je le vois comme une responsabilité : celle de contribuer au progrès qui s’opère dans les cours de justice par la recherche, en comprenant l’effet du droit et en le documentant. Une responsabilité d’enrichir le dialogue entre les tribunaux, les praticiens et la recherche universitaire. »

Rayene Bouzitoun (LL.L./B.Sc.Soc., 2022) : Boursière Rhodes et maîtrise à l’Université Oxford

Diplômée du programme intégré de droit, développement international et mondialisation, Rayene Bouzitoun poursuit son parcours académique à l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, après avoir obtenu la bourse Rhodes, la plus ancienne des bourses internationales.

Après une première maîtrise en politiques publiques (Master of Public Policy), elle entreprendra, en 2025-2026, une seconde maîtrise en droit et finance (Master’s in Law and Finance).

Ses études à l’Université d’Ottawa ont renforcé son esprit critique et ses capacités académiques, estime-t-elle. Forte de cette formation, Rayene affirme qu’elle était « plus que prête pour aller m’engager sur la scène internationale ».

À Oxford, ce sont surtout les relations humaines forgées qu’elle apprécie. « C’est enrichissant d’avoir des amis qui nous inspirent, qui nous mettent au défi intellectuellement et qui nous poussent à voir le monde différemment », raconte-t-elle.

Animée d’abord et avant tout par l’accès à la justice et la lutte contre les inégalités, Rayene voit ses études à Oxford comme un moyen d’approfondir sa compréhension des institutions de pouvoir. Elle ne souhaite pas simplement intégrer les institutions existantes, mais les remettre en cause et les améliorer. Selon elle, on ne peut produire des changements durables sans l’implication des gouvernements et du secteur privé, puisque ce sont ces institutions qui détiennent les leviers nécessaires.

Son expérience quotidienne à Oxford, une université ancrée dans la tradition, alimente sa réflexion sur les grandes réformes structurelles. « Les institutions ne se créent pas du jour au lendemain », souligne-t-elle. « Elles sont le résultat de changements marginaux qui s’étendent sur des centaines d’années. Qui, ultimement, mènent à un changement de la norme ».

King Ménard (LL.L., 2025): Maîtrise à l’Université Cambridge 

Ayant terminé ses études à la Section de droit civil en avril dernier, King Ménard amorcera une maîtrise enseignée en droit (LL.M.) à l’Université de Cambridge dès l’automne prochain, concrétisant ainsi une aspiration de longue date : poursuivre ses études en Angleterre.

« Un enseignement excellent, l’opportunité de voyager : c’est tout ce que je souhaitais d’une maîtrise, confie-t-il. Je ne viens pas d’une famille de juristes, donc c’est un premier pas dans le monde académique du droit. »

King manifeste notamment un vif intérêt pour le droit fiscal et le droit constitutionnel, domaines dans lesquels il souhaite approfondir ses connaissances au sein de l’une des universités les plus prestigieuses au monde.

Sa décision de poursuivre ses études à Cambridge est également fortement liée à son expérience comme assistant de recherche auprès de la professeure Jennifer Quaid, elle-même diplômée de cette institution anglaise. « Non seulement elle m’a donné plusieurs conseils pour mon admission, mais elle a rendu cela accessible dans mon esprit », souligne-t-il.

Enfin, King tient à saluer l’esprit de solidarité qui règne au sein de sa cohorte, notamment ses collègues du groupe B, dont le soutien constant l’a profondément marqué. « Tout le monde veut que tu réussisses », affirme-t-il.