Satellite map (May 31, 2025) which shows active wildfire fronts in eastern Manitoba
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Les feux de forêt du Manitoba

« Les feux de forêt qui font rage au Manitoba étaient tout à fait prévisibles », affirme Hossein Bonakdari, professeur agrégé de génie civil à l’Université d’Ottawa. En exploitant des données satellitaires et climatiques provenant de diverses sources pour suivre l’évolution d’indicateurs environnementaux clés dans la province canadienne, il a découvert qu’une conjonction de facteurs avait probablement déclenché un stress propice aux incendies en début de saison. 

Les conditions étaient réunies depuis des semaines et avaient rendu la forêt manitobaine plus inflammable, même en l’absence de sécheresse extrême ou de pics de température. C’est pourquoi il n’a jamais été aussi important de pouvoir détecter les signes précurseurs en temps réel.

« Prises individuellement, ces anomalies pouvaient sembler négligeables, mais ensemble, elles ont créé les conditions idéales pour que le feu se propage rapidement et de manière imprévisible », explique l’expert en changement climatique et en génie de l’environnement, dont les travaux portent sur les phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde entier. « Cette situation est un exemple typique d’interaction synergique entre le climat et les anomalies, un phénomène de plus en plus courant à mesure que les changements climatiques entraînent des fluctuations subtiles mais simultanées du manteau neigeux, de l’humidité du sol et de la santé de la végétation. »

En étudiant les cadres de détection des anomalies par satellite et en effectuant des analyses statistiques, le professeur Bonakdari a découvert des anomalies importantes liées aux précipitations, à la quantité de neige et au couvert végétal. Ces conditions ont créé un environnement sec et exposé, et la régénération printanière habituelle ne s’est pas produite avant que les premières flammes ne s’allument. En conjonction, les facteurs suivants ont agi comme éléments déclencheurs :

  • Réduction du couvert végétal
  • Fonte hâtive et diminution de la rétention de neige
  • Assèchement localisé du sol
  • Faibles précipitations printanières

« Le couvert neigeux anormal était particulièrement révélateur », explique le professeur Bonakdari, qui utilise notamment des modèles d’IA pour prédire les conditions météorologiques.

« La diminution importante du manteau neigeux au printemps a entraîné l’exposition précoce du sol et de la végétation, accélérant ainsi l’assèchement de surface. Sans l’effet isolant de la neige, le sol s’est réchauffé et la végétation s’est asséchée plus rapidement, et les conditions propices aux feux de forêt ont été réunies plusieurs semaines à l’avance. Cette exposition hâtive a agi comme un amplificateur silencieux, préparant subtilement le terrain pour des feux extrêmes bien avant que la première flamme ne s’allume. »


 

Les médias peuvent communiquer directement avec le professeur Bonakdari pour toute demande d’entrevue (en français et anglais) :

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