Hommage à Louise  McEntyre  West

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Communauté diplômée
Louise McEntyre West
Louise McEntyre West
Le 10 octobre, l’Université d’Ottawa a rendu hommage à la mémoire et à l’héritage de Louise McEntyre West, éminente diplômée de l’École des sciences infirmières qui s’est éteinte en 2015.

Son frère, John McEntyre (B.Sc.A. 1965, M.Sc.A. 1969), sa sœur, Lynn McEntyre Comerford (B.Sc. 1965), des proches de la famille et des membres de la communauté universitaire se sont réunis pour célébrer l’ouverture du Centre de simulation et de mentorat entre pairs en sciences infirmières Louise-McEntyre-West et du Salon Louise-McEntyre dans le nouveau pavillon de la Faculté des sciences de la santé, sur l’avenue Lees.  

John McEntyre et Lynn McEntyre Comerford ont déclaré que leur généreux don en appui à la communauté étudiante en sciences infirmières d’aujourd’hui et de demain rend un hommage à la hauteur de leur remarquable sœur. 

Le frère de Louise McEntyre West, John McEntyre, et sa sœur, Lynn McEntyre Comerford, devant le Centre de simulation et de mentorat entre pairs en sciences infirmières Louise McEntyre West.
Le frère de Louise McEntyre West, John McEntyre, et sa sœur, Lynn McEntyre Comerford, devant le Centre de simulation et de mentorat entre pairs en sciences infirmières Louise McEntyre West.

« Ma sœur Louise était une personne extraordinaire. Après avoir frôlé la mort dans un accident de voiture, elle s’est dit que sa raison d’être dans la vie était d’aider les autres. Elle a été emportée beaucoup trop jeune par la SLA. Ce centre est un hommage bien mérité à sa mémoire, puisque la relève infirmière vient y chercher de l’aide dans ses études et sa formation », a souligné John McEntyre. 

Cet accident a tristement marqué l’histoire de l’Université.  

Soutien de la communauté universitaire

La veille de Noël 1965, Louise, Lynn et Jock Turcot, qui était président de l’association étudiante, devaient aller fêter dans leur famille, mais ils ont reporté leur départ pour assister à une messe avec des étudiantes et étudiants internationaux qui ne pouvaient pas rentrer chez eux. 

Louise était très active dans la politique étudiante. Elle et Jock Turcot étaient amoureux et avaient décidé de passer leur vie ensemble. 

« C’était de vraies âmes sœurs », se rappelle John. 

Tous trois se sont mis en route vers Montréal le lendemain matin, la voiture remplie de cadeaux pour les dix frères et sœurs cadets de Jock Turcot. Il devait déposer les sœurs McEntyre chez leurs parents, à Montréal, puis continuer sa route pour se rendre chez lui, plus au nord. 

La route était glacée. La voiture est entrée en collision avec un camion sur la route 17, tuant Jock Turcot sur le coup. Louise a été éjectée dans un banc de neige, grièvement blessée. Les premiers secours l’ont d’abord crue morte. Mais Lynn, qui avait été protégée de blessures graves par les cadeaux empilés sur le siège arrière, a vu sa sœur faire un mouvement presque imperceptible. Elle était en vie. Les ambulanciers l’ont transportée vers l’hôpital le plus proche, craignant qu’elle ne survive pas jusqu’à Montréal. 

C’est John qui a dû plus tard annoncer à Louise le décès de son bien-aimé. 

« Elle ne comprenait pas qu’il soit mort et qu’elle soit encore vivante, dit-il. Elle a dit que Dieu avait sûrement une raison et a décidé de passer le reste de sa vie à aider les gens. »  

Tout le campus a été endeuillé par la mort de Jock Turcot, un étudiant en droit qui était pressenti comme futur premier ministre. Louise, coincée dans un plâtre qui l’a tenue alitée pendant des mois, pleurait l’homme qu’elle avait rêvé d’épouser.  

Elle a pu terminer ses études grâce au fidèle soutien de ses amis et amies et de ses camarades de classe qui se sont relayés à son chevet tous les jours pour l’aider dans ses apprentissages. Après avoir obtenu son diplôme, en 1967, elle a entrepris ce qui deviendra une longue et riche carrière, durant laquelle elle travaillera un moment comme chargée de cours et enseignante clinique à l’École des sciences infirmières dans les années 1970 et en tant qu’infirmière en chef adjointe au Département de gynécologie de l’UCLA. Elle a épousé Robert West, avec qui elle a eu deux filles, Michèle et Caroline. Ses filles étaient présentes à l’ouverture du centre et du salon, aux côtés des quatre petits-enfants de Louise : Andrew, Isla, Ben et Will. 

Lynn McEntyre Comerford tenait à financer un salon étudiant, persuadée que l’amitié et le sentiment d’appartenance sont des aspects cruciaux de l’expérience étudiante.  

« Louise n’aurait peut-être pas embrassé la profession d’infirmière, n’eut été l’aide de cette communauté solidaire. » 

Une générosité familiale

John McEntyre soutient généreusement la Faculté de génie, plus précisément l’Espace de collaboration nommé en son honneur au Complexe STEM. Grâce à son don, des équipes étudiantes construisent des fusées, des robots sous-marins et des voitures écoénergétiques pour des compétitions nationales et internationales. 

Le Centre de simulation et de mentorat entre pairs en sciences infirmières est aussi un lieu d’apprentissage pratique dans le cadre de simulations qui reproduisent des mises en situation complexes, où sont utilisés des mannequins réalistes pouvant saigner, respirer et s’exprimer grâce aux plus récentes technologies.  

Démonstration de la naissance d'un bébé dans le Centre de simulation et de mentorat entre pairs en sciences infirmières Louise McEntyre West.
Démonstration de la naissance d'un bébé dans le Centre de simulation et de mentorat entre pairs en sciences infirmières Louise McEntyre West.

Le Centre élabore également des méthodes de simulation pédagogique novatrices et fondées sur la recherche pour la formation de la relève en soins de santé.  

« L’Université et la Faculté des sciences de la santé sont profondément reconnaissantes à John McEntyre, à Lynn McEntyre Comerford, à Robert West, à Michèle West Lindgren et à Caroline West pour leur généreux don, a déclaré la doyenne, Lucie Thibault. En cette année qui marque le 90e anniversaire de l’École des sciences infirmières, ces fonds nous aident grandement à préparer la relève à offrir des soins de qualité et à assumer des fonctions de direction dans le système de santé. »

Les études en sciences infirmières ont beaucoup évolué depuis l’époque où Louise McEntyre était étudiante. Les technologies et les méthodes d’apprentissage se sont considérablement modernisées. Mais il y a un aspect qui n’a pas changé : la profession reste fondamentalement axée sur les personnes, tant celles qui soignent que celles qui reçoivent les soins. Les infirmières et infirmiers ont toujours amélioré la santé et la vie de leurs patientes et patients. Dans le contexte hospitalier en constante évolution, ce don transformateur nous aidera à rePENSER la formation qui prépare des professionnelles et professionnels accomplis.