Temple au Népal
La peur que j'avais autrefois ressentie en lisant ces pages remplies de violence n'était qu'une ombre...

Hawraa Rahal, psychologie, 3ème année
Pays de stage : Népal
ONG canadienne : MAC
ONG locale : Ban Landmines Campaign Nepal (NCBL)

Pendant mon séjour au Népal, j'ai principalement travaillé au bureau de la NCBL, où j'ai recueilli des données sur la violence armée et liée aux explosifs dans le pays. En parcourant les dossiers, j'ai découvert de nombreux cas troublants, des incidents où un enfant avait blessé un parent, un mari avait tiré sur sa femme ou des voisins s'étaient affrontés à l'aide d'armes à feu à la suite de disputes. Même des membres d'une même famille étaient parfois impliqués dans des altercations violentes.

Au cours des premières semaines, la lecture de ces rapports m'a beaucoup affectée. Je me sentais épuisée et mal à l'aise, sachant que j'étais seule dans un pays où ces événements se produisaient. Mais avec le temps, et maintenant que j'y repense après mon retour, mon point de vue a complètement changé.

Le Népal que j'ai découvert au quotidien était peuplé de personnes parmi les plus gentilles et les plus chaleureuses que j'aie jamais rencontrées. Elles m'ont accueilli non seulement avec des mots, mais aussi avec de petits gestes de gentillesse. Chaque matin, le gardien de la banque me saluait lorsque je me rendais au travail, un moment simple qui illuminait ma journée. Dans un petit café près du bureau, le propriétaire se donnait beaucoup de mal pour trouver du poulet halal afin que je puisse profiter de tout le menu. Dans les magasins et pendant mes voyages, des inconnus m'invitaient à prendre le thé, me donnant toujours le sentiment d'être chez moi.

Je pense que la religion joue un rôle important dans ces interactions. L'hindouisme et le bouddhisme prônent tous deux la paix et le respect de tous. En tant que musulman visitant le stupa de Boudha, j'ai été chaleureusement accueilli par les habitants qui m'ont demandé si j'étais à l'aise et m'ont proposé leur aide sans hésiter.

La peur que m'inspiraient autrefois les pages remplies de violence n'était qu'une ombre, et non le vrai visage du Népal. Cette terre n'est pas, et ne sera jamais, définie par le sang ou l'amertume. Dans chaque salutation, chaque tasse de thé partagée, j'ai trouvé une gentillesse qui éclipse les rapports les plus sombres. Je suis convaincu qu'un jour, le peuple népalais atteindra la paix dont il rêve depuis si longtemps, car pour moi, le Népal, berceau de Boudha, restera à jamais une terre de paix et d'amour.

Photo de Biraj Thing