Claudette Commanda entame son mandat à titre de première chancelière autochtone à l’Université d’Ottawa

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Par Paul Logothetis

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uOttawa Chancellor Claudette Commanda
Algonquine anichinabée de la Première Nation Kitigan Zibi Anichinabeg, Claudette Commanda est la 15e chancelière de l'Université d'Ottawa et sa relation avec l’Université d’Ottawa ne date pas d’hier.

La nouvelle cheffe titulaire de l’Université, première membre d’une communauté autochtone nommée à ce poste en 175 ans d’histoire, puisera dans ses racines pour guider sa vision de l’avenir.

Algonquine anichinabée de la Première Nation Kitigan Zibi Anichinabeg, Claudette Commanda est la 15e personne – et la 3e femme – à exercer ces fonctions. Et sa relation avec l’Université d’Ottawa ne date pas d’hier.

Ce rapport a débuté à sa première année d’études en droit, en 1987; elle retournerait plus tard à cette même faculté pour y faire une brillante carrière en enseignement. Depuis, elle a toujours été au-devant de la transformation du campus. Ses contributions ont notamment permis de dresser le Plan d’action autochtone, qui prescrit les mesures à mettre en place pour accorder aux peuples des Premières Nations, inuits et métis la place qui leur revient et à faire valoir leurs nobles cultures dans le moindre secteur de l’Université.

« Mon grand-père, William Commanda, m’a appris à me servir de ma capacité à “commander”, à rester fière, à rester forte, et à ne jamais me laisser réduire au silence – et les personnes qui me connaissent ont vu le résultat », souligne-t-elle.

« Durant mes années à la chancellerie, je ferai entendre ma voix pour soutenir les étudiantes et étudiants autochtones, pour sensibiliser la communauté universitaire et resserrer ses liens avec les peuples autochtones, pour promouvoir l’identité, la langue et le territoire des peuples algonquins, et pour construire avec toutes et tous des relations fondées sur l’écoute, l’apprentissage et le partage. »

Claudette Commanda a non seulement été aux premières loges de la transformation de l’Université d’Ottawa ces 36 dernières années, mais elle a contribué à donner la parole à tous les groupes ethniques et culturels sur le campus. Elle a aussi appuyé la création de plusieurs organes et programmes qui aident à cultiver un sentiment d’appartenance, comme le Centre de ressources autochtones Mashkawazìwogamig, le Conseil de l’éducation autochtone, le Bureau des affaires autochtones, l’Institut de recherche et d’études autochtones, l’option en droit et en traditions juridiques autochtones de la Faculté de droit, sans oublier la nouvelle communauté d’apprentissage qui ouvrira cet automne à la résidence Thompson.

Et si la tâche n’a pas toujours été facile, cette ouverture envers les cultures autochtones et le respect témoigné par l’Université envers le peuple algonquin n’a, selon elle, jamais été de nature purement symbolique.

« L’Université d’Ottawa occupe un territoire non cédé appartenant à mon peuple, la Nation algonquine. Pourtant, je me sentais comme une étrangère chez moi, se rappelle-t-elle. Je me disais, à l’époque, “ça va changer avec le temps, l’Université va prendre conscience qu’elle occupe un territoire qui ne lui appartient pas et reconnaître les peuples algonquins”. » Son espoir s’est bien matérialisé.

« L’Université a bien changé depuis mon arrivée en 1987. On croisait alors peu de membres des Premières Nations et des communautés autochtones sur le campus; il n’y avait pas beaucoup d’informations sur ces peuples et aucune connaissance ni reconnaissance des peuples algonquins. On n’y trouvait aucun espace ni groupe qui aurait pu procurer un sentiment d’appartenance aux personnes issues de ces communautés. »

« Depuis, j’ai vu cet établissement évoluer, tout comme les étudiantes et étudiants évoluent au fil de leur apprentissage et de leur expérience. J’ai été témoin du respect et de la compréhension dont l’Université fait preuve à l’égard de la vérité et de la réalité des Premières Nations, de son ouverture à la culture autochtone et, surtout, du respect qu’elle porte aux peuples algonquins, à leur histoire, à leur territoire et à leur mode de vie. »

Il y a encore du travail à faire, et la tâche qui l’attend ne sera certes pas de tout repos; Claudette Commanda en est bien consciente. Or, sa nouvelle charge lui permettra de promouvoir sa vision d’une transformation originale et audacieuse pour faire de l’Université d’Ottawa un établissement inclusif et diversifié qui montre la voie à suivre.

« J’ai contribué à éveiller la conscience de l’Université à l’égard de la Nation algonquine et de l’ensemble des peuples autochtones, de nos droits, de notre histoire, de notre culture et de notre territoire. Mais une transformation ne se limite pas à apporter un changement. On doit aussi semer une vision d’avenir. »

« Mes parents et mes grands-parents m’ont appris à écouter et à faire preuve de patience. Avec le temps, ce qui doit arriver arrivera, me disaient-ils. La transformation est un long processus, mais à force de vision, de patience, de détermination et de foi, on finit toujours par atteindre notre but. Il faut croire en la beauté de la transformation. »