Le professeur John Serrati, un habile conteur, a fait déambuler le groupe devant les présentoirs. Devinettes, rires et surprises étaient au rendez-vous : le groupe a tenté de reconnaître les empereurs romains sur des pièces de monnaie anciennes et a appris que dans la Grèce antique, posséder un miroir était un signe de statut élevé. Le groupe a pu voir avec quoi les maisons étaient éclairées la nuit grâce à une lampe à l’huile en terre cuite de Carthage, et établir des comparaisons avec notre époque avec un bas-relief sculpté représentant un jeu qui ressemble au hockey.
Cette visite animée représentait cependant plus qu’une introduction à l’Antiquité – elle concrétisait un partenariat avec un organisme de services sociaux qui ouvre les portes de l’Université à une communauté plus large.
Grâce à cette collaboration avec la Mission, le musée s’est transformé en espace un d’apprentissage pratique et inclusif. Le centre Stepping Stones aide les personnes à faible revenu ou en situation d’itinérance à atteindre leurs objectifs d’apprentissage et à développer leurs compétences. En intégrant des visites au musée à ses activités, le centre permet à ses bénéficiaires de découvrir des artéfacts datés du 7e siècle av. J.-C. au 7e siècle apr. J.-C. – des objets qui démontrent que le quotidien dans l’Antiquité n’est pas si loin de notre vie moderne. Ces visites permettent aussi d’établir clairement que les espaces, les ressources et l’expertise de l’Université d’Ottawa sont accessibles à l’ensemble de la communauté.
Nourrir la curiosité et les relations
Pour John Serrati, professeur à la Faculté des arts et directeur du musée, l’initiative va bien au-delà de la présentation d’objets : elle vise d’abord à créer des moments qui favorisent la reconnaissance et l’établissement de liens. « Nous voulons que le musée soit un endroit accueillant pour tout le monde, dit-il. L’histoire, ça ne s’apprend pas seulement dans les livres ou en regardant des vitrines, ça se vit, et c’est une chose à laquelle on peut s’identifier ».

« Nous voulons que le musée soit un endroit accueillant pour tout le monde, dit-il. L’histoire, ça ne s’apprend pas seulement dans les livres ou en regardant des vitrines, ça se vit. »
John Serrati
— Directeur du musée d’antiquités gréco-romaines
Aux côtés d’Isabelle Guérin, la responsable des collections, qui a ponctué la visite d’informations historiques et techniques, le professeur Serrati a veillé à ce que chaque arrêt dans le musée mène à une discussion, et non à un enseignement magistral. Ensemble, ils ont démontré comment les musées – et les universités – peuvent nourrir la curiosité et inciter les personnes qui les visitent à découvrir notre histoire commune.
Selon Kathy Cillis, enseignante à la Mission, l’effet est immédiat. « Notre intérêt pour les artéfacts était immense! Et les commentaires des spécialistes qui nous accompagnaient y sont pour beaucoup. Le groupe a quitté le musée en ayant appris de nouvelles choses, mais surtout, en ayant vécu des expériences. »

« Notre intérêt pour les artéfacts était immense! Et les commentaires des spécialistes qui nous accompagnaient y sont pour beaucoup. »
Kathy Cillis
— Enseignante à la Mission d'Ottawa
Moments de découverte
Le partenariat avec le centre Stepping Stones offre déjà des moments de découverte mémorables – et les deux parties voient d’autres possibilités se développer. John Serrati envisage de multiplier les visites, d’offrir des occasions aux gens de découvrir un artéfact précis entre deux visites et la possibilité d’accueillir des bénéficiaires de Stepping Stones comme bénévoles au musée.
Pour le musée, ce partenariat s’inscrit dans un engagement qui vise à faire du musée un endroit axé sur l’enseignement et la population étudiante, où l’apprentissage par l’expérience est à l’honneur. En offrant des ateliers, des événements spéciaux et diverses activités, le musée souhaite ouvrir ses collections non seulement aux étudiants et étudiantes, mais aussi à la communauté locale. Chaque visite est l’occasion de se rappeler que l’histoire appartient à tout le monde.