Protéger l’Internet des objets contre les cyberattaques

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Cybersécurité
Paria Shirani
À la lumière de ses analyses des vulnérabilités qui menacent les appareils intelligents accessibles numériquement, la professeure Paria Shirani met au point des mesures de sécurité pour nous prémunir contre des cyberattaques dévastatrices.

L’Internet des objets (IO) est un système constitué d’appareils et de machines qui, par l’intermédiaire de réseaux, échangent des données en passant par un point central, sans l’interférence de capteurs : certains véhicules, systèmes d’éclairage, appareils ménagers et thermostats en sont de bons exemples. Or, en raison des mécanismes de protection limités intégrés aux infrastructures critiques, les attaques visant ces systèmes numériques peuvent occasionner de graves problèmes.

Les infrastructures critiques et les villes intelligentes sont interconnectées, ce qui les rend vulnérables à des cyberattaques dévastatrices à grande échelle. En 2016, le maliciel Industroyer s’est attaqué aux systèmes de production et de distribution d’énergie en Ukraine, occasionnant des pannes monstres qui ont touché l’ensemble du pays. De tels actes de piratage ayant aussi le potentiel de cibler les services de distribution d’eau ou de gaz, ils pourraient très bien paralyser des nations tout entières.

« L’Internet des objets occupe de plus en plus de place, et ce, un peu partout dans nos systèmes », explique Paria Shirani, professeure adjointe à l’École de science informatique et de génie électrique. « En connectant ces objets entre eux, on accroît la surface de vulnérabilité et on offre aux pirates informatiques plus d’occasions de s’en prendre à nos infrastructures critiques. » La professeure Shirani s’y connaît en cybersécurité : dans ses recherches, elle analyse les maliciels et utilise l’empreinte numérique de leurs codes pour en identifier les auteurs. Ses travaux visent aussi à protéger l’IO, à se familiariser avec certaines vulnérabilités et à produire des renseignements sur les dangers informatiques qui nous guettent. Ultimement, elle cherche à comprendre où se situent les vulnérabilités des logiciels associés à l’Internet des objets, puis à y remédier : une façon de protéger à la fois des vies humaines et nos ressources.

« En ce moment, nous analysons les systèmes numériques du point de vue de la sécurité, comme les réseaux intelligents et les villes intelligentes, et nous avançons des solutions automatisées pour détecter le potentiel d’attaque et prévenir le pire. » 

Apprendre à se prémunir contre les cyberattaques  

« Ce n’est pas d’hier que notre société minimise l’importance de la cybersécurité, fait remarquer la chercheuse. Je crois que nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins : nous devons y regarder de très près avant qu’il ne soit trop tard et que notre négligence ne soit très chère payée. »  

Elle souligne toutefois qu’en suivant une formation de base sur la cybersécurité et les tactiques fréquemment utilisées par les pirates informatiques, les utilisatrices et utilisateurs peuvent contribuer à contrecarrer les cyberattaques et à protéger leurs systèmes. En règle générale, les personnes bien renseignées s’en tirent mieux, puisqu’elles savent adopter de bonnes politiques en matière de mots de passe, refouler les tentatives d’hameçonnage et se protéger contre l’ingénierie sociale.

Aujourd’hui, les formations de cybersécurité sont plus accessibles que jamais; certains cours offrent même à la communauté étudiante et aux leaders de l’industrie un espace pour tester leurs aptitudes en cyberdéfense. « J’encourage celles et ceux qui souhaitent se former à la cybersécurité à approfondir d’abord leur propre domaine de spécialisation, conseille la chercheuse. Ils pourront ensuite travailler concrètement avec un groupe de recherche en cybersécurité sur des sujets qui les touchent directement. » 

À propos de la professeure Shirani 

Professeure adjointe à l’École de science informatique et de génie électrique de l’Université d’Ottawa depuis 2022, Paria Shirani a déjà enseigné au Département de sciences informatiques de l’Université métropolitaine de Toronto (anciennement l’Université Ryerson). Grâce au soutien du CRSNG, elle a aussi fait un stage de niveau postdoctoral à l’Université Carnegie Mellon, aux États-Unis. Paria Shirani est titulaire d’un doctorat en génie informatique de l’Université Concordia et a été récipiendaire d’une bourse doctorale FRQNT.