Mois de l’histoire des Noirs : regards sur la recherche et l’innovation - Transcription vidéo (Idrissa Beogo)

La communauté noire de l’Ontario représente plus de la moitié de la communauté noire canadienne. Ça nous donne du grain à moudre. 

Être en contexte de minorité, c’est pas simple. Être Noir, c’est encore moins simple, j’allais dire. 

Alors moi, c’est Idrissa Beogo. Je suis infirmier de formation et je suis présentement professeur adjoint à l’École des sciences infirmières de l’Université d’Ottawa. 

Qu'est-ce qui vous a inspiré à devenir chercheur?

L’inspiration pour être infirmier, d’abord, c’est des anonymes… disons que c’est une inspiration d’infirmières anonymes que je voyais dans les hôpitaux quand j’allais me soigner ou quand j’accompagnais mes parents, etc., etc. Donc, je les ai vues à la tâche, dévouées, douces, qui bravaient quand même des dangers parce que les patients — c’est quand même s’exposer aussi. Et puis les odeurs, elles nageaient dedans. Et moi, ça m’a beaucoup inspiré parce qu’il faut vraiment un don de soin. 

Que signifie pour vous le mois de l'histoire des Noirs?

Ça signifie beaucoup de choses. Ça signifie que nous, Noirs et non-Noirs aussi, de toute la communauté multiculturelle canadienne, de regarder dans le rétroviseur, individuellement ou collectivement, qu’est-ce que la communauté noire apporte, qu’est-ce que nous autres on a pu faire pour la communauté noire. Nous faisons des recherches dans le système de santé, dans la santé de façon générale, qu’est-ce que nous avons pu apporter. 

Votre travail de recherche a-t-il des retombées directes sur la communauté noire?

Moi, je travaille beaucoup plus dans l’accès au système de santé, et de plus en plus, je vais basculer vers les personnes âgées racialisées. Et mes prochains projets, j’espère que ça va être financé, est focussé sur les personnes âgées noires. C’est un domaine, disons, qui est un vacuum. Il n’y a pas beaucoup de données. Et ce projet de laboratoire-là va nous permettre de nous articuler principalement sur les personnes âgées noires vivant à domicile ou vivant dans les soins de longue durée. 

Les personnes noires seraient encore sous-représentées dans les domaines de la recherche. Que diriez-vous aux jeunes Noir.es qui pourraient être découragé.es par ce constat?

Moi j’ai eu quand même de la chance. Mes devanciers n’en ont pas beaucoup eue, ils se sont vraiment beaucoup battu. De plus en plus, il y aura du financement orienté vers la recherche sur ce type de population. 

Il y a beaucoup de plans, même au niveau de l’Université d’Ottawa, dans le plan stratégique de 2030, il y a un engagement réel à doter notre « staff » d’enseignants de personnes racialisées, de personnes noires, particulièrement. Donc, c’est la vraie opportunité pour s’engager. Qu’ils prennent leur chance, ou qu’elles prennent leur chance.