Mois de l’histoire des Noirs : regards sur la recherche et l’innovation - Transcription vidéo (Mamadou Fall)

[Mamadou Fall]: Mon nom, c'est Mamadou Fall. 

Je suis professeur de géotechnique au département de génie civil de l'Université d'Ottawa. 

Je suis également le directeur du département de génie civil et je suis fier de faire partie de cette université. 

[Texte sur l'écran]: Qu'est-ce qui a suscité votre intérêt pour le génie civil ou « l'ingénierie de la terre » comme vous aimez l'appeler? 

[Mamadou Fall]: Je suis né et j'ai grandi à Dakar qui est une presqu'île. La ville est presque entourée par l'océan Atlantique. Donc, durant toute mon enfance, j'allais souvent et je passais beaucoup de temps à la côte, à la plage, pour observer la terre, pour observer cette beauté de la nature, les falaises, comment les couches du sol sont construites. 

Une partie des falaises a été construite. Il y avait des bâtiments, des structures de génie civil. 

Mais d'autres parties, il y a des glissements de terrain. Je trouvais ça trop fascinant. 

Comment cette nature se comporte. Une partie de la nature, on arrive à la maîtriser. 

D'autres parties, c'est quelque chose de naturel et beau. 

Et je me suis toujours dit : quand je serai grand, je voudrai en savoir beaucoup plus sur cette nature. 

[Texte sur l'écran]: Quelle a été votre source d'inspiration en grandissant? 

[Mamadou Fall]: Je voudrais dire que ça vient de notre famille, particulièrement ma mère et ma grand-mère. Je me rappelle toujours, quand je grandissais, elles me disaient : « Le monde bouge, il faut suivre le rythme. » 

Qu'est-ce que ça veut dire? Je dois apporter ma contribution à ce monde changeant d'une manière positive. 

Cela signifie de travailler très dur. Cela signifie le respect des autres. Cela signifie un esprit ouvert. Cela signifie aussi, une recherche constante à s'améliorer en tant qu'individu, dans tous les aspects. 

Et ça, c'est quelque chose qui est toujours dans ma tête. Cette phrase que ma mère et ma grand-mère me répétaient. 

[Texte sur l'écran]: Que signifie le mois de l'histoire des Noirs pour vous? 

[Mamadou Fall]: C'est un événement très important pour la communauté noire et pour moi-même. D'abord, je suis Noir. Et je trouve que cet événement permet d'informer et d'éduquer les gens sur les nombreuses contributions importantes que les Noirs ont apporté à l'établissement du Canada. 

Et ça permet aussi de lutter contre certains préjugés contre les Noirs. Et à mon avis, beaucoup de préjugés sont dus à l'ignorance. En informant, en éduquant c'est une des meilleures manières de lutter contre l'ignorance. 

[Texte sur l'écran]: En tant qu'enseignant chercheur, y a-t-il des initiatives que vous soutenez sur le campus, dont le but est d'appuyer les jeunes Noir·es? 

Actuellement, ce qui me tient à cœur, c'est les aider dans leur éducation. 

Si je prends [l'exemple] ici, à l'Université d'Ottawa, j'ai un groupe de recherche assez large, très diversifié. Il y a des Noirs aussi. Donc ma relation avec les étudiants noirs va au-delà d'une relation professeur-étudiant. Mais c'est une relation professeur-mentor, professeur-conseiller, professeur-confident. 

Parce que des fois ils vivent des situations qui leur sont propres. Avoir quelqu'un qui peut les guider, comment se comporter, comment les appuyer dans leur éducation. 

Donc si je peux les aider dans cet aspect, pour moi, c'est une contribution positive parce que beaucoup d'entre eux me voient comme un modèle et je dois les aider à réussir.