Le professeur Wolfgang Alschner veut asseoir le rôle du Canada dans la course mondiale aux minéraux critiques

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

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La course aux technologies vertes est un aspect de plus en plus prépondérant de la concurrence géopolitique internationale. Le contrôle des minéraux critiques, ressources essentielles qui alimentent nos technologies les plus complexes, est devenu un enjeu mondial décisif.

Le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) a octroyé au professeur Wolfgang Alschner une subvention de développement de partenariat qui lui permettra de diriger un nouveau projet de recherche majeur explorant cette importante question de portée internationale. Intitulé « Economic statecraft and critical minerals value chains: Canada’s emerging transnational governance framework for supplying the world while diversifying from China » (Diplomatie économique et chaînes de valeur des minéraux critiques : nouveau cadre de gouvernance transnationale du Canada pour approvisionner le monde tout en réduisant la dépendance envers la Chine), ce projet portera sur le renforcement des chaînes d’approvisionnement du Canada en minéraux critiques afin d’assurer à la fois sa sécurité et sa compétitivité dans une dynamique mondiale en constante évolution.

Le professeur Alschner, chercheur principal du projet, dirigera une équipe collaborative et transdisciplinaire à laquelle se joindra notamment, à titre de codirecteur, le professeur Patrick Leblond de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa, ainsi qu’un réseau de partenaires issus du monde universitaire, de groupes de réflexion et de l’industrie. Parmi les principaux collaborateurs et collaboratrices figure la professeure Geneviève Dufour de la Section de droit civil de la Faculté de droit, dont l’expertise en matière de développement durable et de droit commercial garantira que les recommandations du projet s’arriment aux pratiques commerciales responsables, reflètent les réalités du monde des affaires et servent les intérêts du Canada.

Le secteur canadien des minéraux essentiels est au cœur des efforts mondiaux pour alimenter les technologies de pointe, allant des solutions énergétiques propres aux semi-conducteurs. Dans sa stratégie sur les minéraux critiques, publiée en 2022, le gouvernement fédéral décrit ses ambitions pour le Canada : devenir un fournisseur sûr et fiable de minéraux critiques et de produits à valeur ajoutée pour les marchés mondiaux, tout en réduisant sa dépendance à l’égard de la Chine. Cette stratégie met le Canada en bonne posture pour jouer un rôle central dans les transitions écologiques et numériques de nombreux pays.

Pourtant, comme le montre le projet du professeur Alschner, des questions subsistent quant à l’efficacité du nombre grandissant de partenariats, de mesures commerciales et d’accords transnationaux établis par le Canada pour atteindre cet objectif. Les recherches en cours visent donc à évaluer dans quelle mesure le nouveau cadre de gouvernance fédérale des minéraux critiques relie l’industrie canadienne aux chaînes de valeur mondiales, tout en faisant progresser les objectifs de durabilité et de sécurité nationale.

L’approche préconisée par le Canada prévoit l’adaptation des accords de commerce et d’investissement, l’établissement de partenariats avec des pays alliés dans le domaine des minéraux critiques, et le déploiement d’outils de politique intérieure tels que les garanties d’exportation et l’examen des investissements étrangers. En évaluant les forces et les faiblesses de ces mesures, le projet mènera à des recommandations fondées sur des données probantes pour consolider la stratégie transnationale du Canada en matière de minéraux critiques.

Pendant trois ans, l’équipe travaillera en étroite collaboration avec les acteurs de l’industrie et les spécialistes en matière de politiques, en combinant d’une manière toute particulière la recherche universitaire et les connaissances sur le secteur. Les activités de recherche comprendront des enquêtes exhaustives auprès de l’industrie, la création d’un tout nouvel ensemble de données sur les instruments transnationaux relatifs aux minéraux critiques sur lesquels s’appuie le Canada, et des ateliers en personne pour faciliter le dialogue entre le monde universitaire, l’industrie et le gouvernement. 

La Faculté de droit adresse ses plus vives félicitations au professeur Alschner et à l’ensemble de l’équipe de recherche pour cette réalisation exceptionnelle. Nous nous réjouissons de l’importante contribution que ce partenariat apportera à la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques, de même qu’aux discussions générales sur la gouvernance mondiale durable.

La Section de common law félicite aussi l’une de ses toutes nouvelles membres, la professeure Julie Ynes Ada Tchoukou, co-candidate à une autre subvention de développement de partenariat du CRSH aux côtés de Doris Muhwezi Kakuru de l’Université de Victoria, pour un projet intitulé « Children on the move: Post-arrival experiences of young refugees in Ottawa, Ontario » (Enfants déplacés : expériences vécues par de jeunes personnes réfugiées après leur arrivée à Ottawa, en Ontario). Le projet a pour but de créer et de cultiver les liens de collaboration nécessaires pour mobiliser les connaissances sur les expériences que vivent, une fois au Canada, de jeunes personnes réfugiées appartenant à différentes catégories, y compris les jeunes non accompagnés, handicapés, de genre non conforme, ou provenant de divers milieux et groupes ethniques. La professeure Ada Tchoukou, dont les recherches portent sur le droit international en matière de droits de la personne, le droit et le genre, et les droits de la personne dans une optique interculturelle, supervisera des stagiaires aux études supérieures de l’Université d’Ottawa et dirigera les activités qui auront lieu à Ottawa avec des partenaires de la région.

Les subventions de développement de partenariat du CRSH visent à encourager des projets de recherche collaborative novateurs menés dans un cadre universitaire et produisant des résultats concrets. Elles ont le pouvoir de multiplier l’incidence de nouvelles idées grâce à la production et à l’échange de connaissances entre les disciplines, les secteurs et les pays, dans le but de régler les problèmes sociaux, intellectuels, culturels, économiques et environnementaux les plus urgents dans l’intérêt des Canadiennes et Canadiens.