une classe remplie d’élèves a Tanzanie
L’apprentissage par réalité virtuelle, un nouveau sommet en matière de partage de connaissances : l’Université d’Ottawa poursuit ses efforts pour améliorer les soins médicaux à l’international.

En cas d’urgence médicale, les médecins doivent prendre des décisions rapidement et avec confiance pour sauver des vies. Mais cette confiance ne se développe pas du jour au lendemain. Alors comment est-il possible, pour les professionnelles et professionnels de la santé, d’acquérir cette expérience avant de devoir intervenir dans une urgence réelle?

C’est là que la réalité virtuelle (RV) entre en jeu. À l’Université d’Ottawa, la puissance de la RV transforme la manière dont les techniques médicales avancées sont enseignées, et permet aux étudiantes et étudiants de s’exercer à des manœuvres complexes en toute sécurité dans une salle de classe. Aujourd’hui, dans le cadre de son mandat sur le plan de la santé mondiale, l’Université fait connaître cette technologie de formation de pointe à des partenaires du monde entier.

Tout récemment, ce sont des médecins résidentes et résidents de la Tanzanie qui ont bénéficié des outils d’apprentissage novateurs de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, grâce à un partenariat qu’elle a conclu en novembre 2021 avec le Kilimanjaro Christian Medical University College (KCMUCo).

Deux personnes portent des casques de réalité virtuelle dans une salle de classe.
Des professionnelles et professionnels de la santé en Tanzanie s’exercent à l’anesthésie pédiatrique dans une expérience de réalité immersive à l’aide de casques de RV.

La mise en commun de leurs objectifs – renforcer les systèmes de santé et réduire les inégalités – ouvre la voie à toutes sortes d’occasions pour les apprenantes et apprenants et le milieu de la santé.

L’enseignement par la simulation en RV : un « nouveau sommet »

Le Kilimanjaro Christian Medical Centre (KCMC) a récemment cerné un besoin en matière de formation dans le domaine de l’anesthésie. Grâce à ses outils d’apprentissage de pointe, l’Université d’Ottawa a pu y répondre en proposant de la formation novatrice et axée sur les résultats.

Quatre personnes se tiennent debout dans une clinique médicale.
Le Dr Wesley Rajaleelan (à gauche) avec l’équipe d’enseignement en anesthésiologie du KCMC à Moshi, en Tanzanie.

En février, le Dr Elio Belfiore, professeur adjoint à la Faculté de médecine et anesthésiologiste en obstétrique à L’Hôpital d’Ottawa, a réalisé des simulations en réalité virtuelle/réalité immersive (RV/RI) visant à reproduire des situations d’urgence.

Bien des apprenantes et apprenants n’ont jamais eu l’occasion d’acquérir des compétences dans un environnement simulé, selon le Dr Wes Rajaleelan, professeur adjoint de chirurgie à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et anesthésiologiste à L’Hôpital d’Ottawa.

Un ordinateur portable sur un bureau, affichant de la réalité virtuelle à l’écran.
Un ordinateur portable affiche ce que voient les apprenantes et apprenants dans le casque de RV durant les simulations sur les techniques d’anesthésie.

Il souligne que la formation par simulation dans le domaine de l’anesthésiologie, particulièrement dans le contexte de situations d’urgence, représente une innovation pour la Faculté de médecine.

« Il s’agit d’un nouveau sommet pour nous », explique avec enthousiasme le Dr Rajaleelan, l’une des personnes à l’origine de cette initiative dont l’objectif est de donner accès à l’apprentissage par la RV à des apprenantes et apprenants de partout dans le monde.

La RV est un élément clé dans le transfert de connaissances nécessaire à l’amélioration des soins de santé à l’international. Mais les échanges entre les deux écoles en matière de santé mondiale vont encore plus loin.

Des initiatives de renforcement des capacités

Depuis le début du partenariat, le Dr Rajaleelan joue un rôle essentiel pour concrétiser la mission de la Faculté de créer des initiatives de renforcement des capacités en Tanzanie.

Peu après l’étape initiale d’établissement des priorités, il a cofondé le Comité de chirurgie générale, d’obstétrique/gynécologie et d’anesthésiologie (GSOGAC) en collaboration avec les Drs Fady Balaa et Wylam Faught. Créé vers la fin de 2022 pour soutenir les activités de partenariat du KCMUCo, le groupe a dirigé plusieurs activités visant à renforcer l’expertise dans ces disciplines, jugées prioritaires par la Tanzanie.

Maintenant directeur de la santé mondiale au sein du Département d’anesthésiologie et de médecine de la douleur, le Dr Rajaleelan élargit la portée de la formation offerte aux résidentes et résidents en anesthésiologie, tant à l’Université d’Ottawa qu’au KCMUCo. Il a organisé des dizaines de conférences en Tanzanie, données par des spécialistes de divers établissements d’enseignement situés dans sept pays. Et le financement qu’il a obtenu a permis l’acquisition de trois simulateurs d’accouchement qui seront utilisés pour la formation au KCMC. Il attend toujours la réponse à sa demande de financement pour en acheter dix autres.

« Le travail du Dr Rajaleelan et les efforts de collaboration pour développer la formation par la réalité virtuelle illustrent l’engagement de la Faculté à innover en matière de santé mondiale dans le respect des principes d’équité, d’éthique et de partenariat énoncés dans la Déclaration de Brocher, que nous avons signée avec grande fierté », affirme le Dr Mark Walker, vice-doyen, Internationalisation et santé mondiale à la Faculté de médecine.

Soulignons que le Dr Rajaleelan s’implique également au sein de l’organisme Médecins sans frontières et participe régulièrement à des conférences internationales dans le domaine de l’anesthésiologie.

Le Dr Wesley Rajaleelan fait une présentation sur scène.
Le Dr Rajaleelan donnant une conférence à Singapour en 2024.

« La formation par simulation en anesthésiologie est un nouveau sommet pour nous, à la Faculté de médecine. »

Dr Wes Rajaleelan

— Cofondateur de l’initiative de RV en Tanzanie

Le Dr Rajaleelan donnant une conférence à Singapour en 2024.

Surmonter les défis communs

La Faculté continue de concevoir des activités collaboratives dans de nombreux domaines de la médecine clinique et de la santé publique. Son partenariat privilégié avec le KCMUCo a facilité de nombreux échanges au cours des quatre dernières années, notamment grâce au soutien du BISM et aux contributions des départements cliniques.

Par exemple, au début de 2023, des étudiantes de l’Université d’Ottawa ont vécu une expérience déterminante en Tanzanie. Plus tard, cette année-là, une délégation composée de professeures, professeurs, étudiantes et étudiants de Tanzanie est venue à Ottawa.

En janvier, le responsable de l’obstétrique du GSOGAC, le Dr Wes Edwards, a donné une formation d’une journée complète au KCMC, abordant des sujets essentiels du domaine de l’anesthésiologie en obstétrique pour les programmes de résidence et de sciences infirmières.

Ces interactions mutuellement bénéfiques permettent aux partenaires de renforcer leurs capacités grâce à l’échange de talents, d’idées et de possibilités. Les membres du corps professoral et de la communauté étudiante des deux écoles découvrent ainsi de nouvelles idées et pratiques, ce qui renforce leur capacité à relever les défis de santé de manière novatrice.

Par exemple, le GSOGAC a reçu à Ottawa des cliniciennes et cliniciens de la Tanzanie pour leur donner l’occasion de consolider leurs compétences cliniques spécialisées, et déploie présentement tous les efforts nécessaires pour accueillir davantage de spécialistes cette année.

Sur le plan de la mobilité, les activités prévues pour 2025 comprennent un échange sortant en santé publique ainsi que l’accueil de délégations en soins palliatifs, en biostatistique, en pédiatrie et en psychiatrie.

« Les programmes d’échanges bilatéraux de professeures et professeurs montrent à quel point la collaboration internationale fait progresser l’éducation mondiale et permet de relever des défis communs », a déclaré le Dr Rajaleelan sur X en février.

Par ailleurs, le BISM a récemment dirigé des placements étudiants au KCMC en tant que stages au choix dans les programmes de M.D. et de maîtrise en santé publique.

Comme il y a de plus en plus d’échanges bilatéraux pour le corps professoral et la communauté étudiante, des installations confortables et complètement meublées sont offertes aux délégations de l’Université d’Ottawa au complexe des médecins du KCMC à Moshi, en Tanzanie, grâce au financement du BISM.

Une maison jaune dans un environnement rural.
Les apprenantes et apprenants ainsi que les membres du corps professoral de l’Université d’Ottawa ont accès à un hébergement confortable à Moshi, en Tanzanie.

Plus récemment, le groupe a coordonné la formation en RV. En vue d’élargir la portée de cette expérience immersive, il cherche actuellement à obtenir du financement pour acquérir davantage de casques de RV en collaboration avec l’Université McGill.

La Faculté continue d’être un acteur majeur dans l’amélioration de la santé mondiale en entretenant des partenariats efficaces conformes aux principes de responsabilité éthique en santé mondiale énoncés dans la Déclaration de Brocher.

En phase avec l’objectif de la Faculté de promouvoir la santé et l’équité en santé, en particulier avec des institutions situées dans des pays à revenu faible ou moyen, le partenariat avec la Tanzanie continue à prendre de l’ampleur, illustrant ainsi la réciprocité et les bénéfices communs.

« Notre initiative de formation en RV a transformé la manière dont nous enseignons l’anesthésiologie, souligne le Dr Rajaleelan. Les récentes réussites en formation basée sur la simulation en anesthésiologie et en obstétrique témoignent du pouvoir de l’innovation et de la collaboration. »

« En plus de faire le pont entre deux continents, cette initiative renforce les partenariats qui font en sorte que l’éducation en santé mondiale et l’équité ont un impact réel. »

Photo principale : Le Dr Wes Edwards, responsable de l’obstétrique au GSOGAC, enseigne des notions d’obstétrique à des professionnelles et professionnels de la santé en Tanzanie en janvier 2025. Photo : GSOGAC

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