Inspiré du modèle pédagogique en milieu carcéral Walls-to-Bridges, le cours ComPas(Communauté de Partage de Savoirs) offre à un maximum de dix étudiantes et étudiants de l’Université d’Ottawa et 10 étudiants d'un centre de détention un cadre d’apprentissage conjoint dans un cours de type séminaire. Le cours est donné au centre de détention par un facilitateur chargé d’animer les discussions portant sur des sujets variés et d’agir à titre de personne-ressource pour le programme.
La méthode d’enseignement englobe différentes stratégies telles que des activités en classe, des lectures, des groupes de discussion, la tenue d’un journal et la production d'un projet de groupe et de travaux originaux de réflexion.
Le cours ComPas offert en français ou en anglais dépendamment de la période explore principalement sur la notion d’altérisation et sur les mentalités créant des divisions et des oppositions entres les groupes, ou entre le « nous » et « l’Autre ». Une attention particulière sera donnée à la déconstruction de l’Autre sur la base de la race, du genre, de la classe sociale et de la situation économique ayant cours actuellement dans le système de justice pénale et dans la communauté. Les étudiants seront encouragés à analyser le processus d’altérisation dans différents cas ou thèmes à l’échelle locale, nationale et internationale. Ils devront également se demander de quelle manière nous participons (individuellement et collectivement) à cette fabrique de l’Autre, quels en sont les ressorts et ce que nous tentons de protéger ou de défendre en recourant à cette différenciation. Les moyens de résister à l’altérisation seront également abordés et encouragés. Par une discussion ouverte et honnête, les étudiants entreprendront de désamorcer le processus d’altérisation et de comprendre comment, de façon consciente ou non, nous utilisons nos privilèges pour stigmatiser certains groupes en les étiquetant, comme différents ou dangereux.
Ce cours, offert dans le cadre du programme Walls to Bridges, a été rendu possible grâce à la collaboration ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels