Les travailleuses et travailleurs sociaux se doivent de protéger les enfants autochtones et de les encourager. L’École de travail social s’engage à former une relève consciente des impacts de son travail sur la jeunesse et les familles autochtones.

Kinistòtàdimin – Nous nous comprenons

Bébés, enfants, adultes et aînées sont représentés dans ces quatre paires de mocassins, qui évoquent également les quatre points cardinaux et la roue médicinale. Disposés en cercle autour du misidjipzin, les mocassins se veulent un symbole du rôle des travailleuses et travailleurs sociaux qui veillent sur les enfants des Premières Nations, inuits et métis.

Les travailleuses et travailleurs sociaux se doivent de protéger les enfants autochtones et de les encourager. L’École de travail social s’engage à former une relève consciente des impacts de son travail sur la jeunesse et les familles autochtones, et sensible aux traumatismes d’hier et d’aujourd’hui. Ces futurs professionnelles et professionnels cultiveront les liens des enfants avec leurs racines, et tout particulièrement leur appartenance à la nation anishinaabe.

L’œuvre présentée ici signifie que ces enfants seront entourés des enseignements traditionnels propres aux mocassins et au misidjipzin. Ces enfants grandiront et s’épanouiront dans l’amour et la sécurité, empreints d’un sentiment de direction.

Moccasins

Les mocassins symbolisent l’importance de respecter la vie sous toutes ses formes et de ne prendre de la terre que le strict nécessaire. En portant des mocassins, on apprend à marcher doucement sur la terre et à lui vouer toujours le plus grand respect. Ces mocassins sont faits en peau de cerf et bordés de fourrure de castor, un animal qui représente les vaillants peuples autochtones.

Les mocassins de bébé sont brodés de perles évoquant les enfants autochtones qui, arrachés à leurs communautés, n’ont jamais pu revenir chez eux ni marcher dans leurs mocassins. Le souvenir de ces enfants restera gravé dans nos mémoires, tout comme l’héritage des pensionnats autochtones.

Les perles brodées sur les mocassins d’enfants représentent ceux-ci étant guidés par les objets sacrés que porte l’ours. La patte d’ours représente la nation anishinaabe. Dans le système de clans, les ours étaient les chefs. On dit que lorsque l’un d’eux nous apparaît en rêve ou en personne, c’est qu’il a choisi de nous confier une responsabilité.

Mocassins jaunes

Les fleurs représentent les enfants qui, tel un jardin, ont besoin d’être guidés pour grandir en beauté. Kitiganik (Lac-Rapide) signifie « le jardin ». Des fleurs sont brodées sur les mocassins de génération en génération.

Les mocassins d’adulte représentent le rôle des hommes anishinaabeg. La hache symbolise l’obligation de subvenir aux besoins de leur famille et de leur communauté, en veillant à ce que tous vivent en paix. En donnant la vie, la matriarche a fait le pont entre le monde spirituel et le monde physique pour conférer aux hommes force et prospérité. Les lois de la nature nous invitent à nous lever avec le soleil et à nous reposer quand celui-ci se couche

Les mocassins de l’aînée rendent hommage aux enseignements traditionnels des kokums. Les grand-mères observent les enfants grandir, reconnaissent leurs besoins et veillent sur la santé collective. On dit que lorsqu’il est question du bien-être de la communauté, les kokums ont toujours le dernier mot. Les motifs perlés illustrent la relation entre les grand-mères, la terre et les eaux protectrices.

Mocassins avec symbole bleu

Misidjipzin

Le misidjipzin est un berceau en écorce de bouleau dans lequel les jeunes mères autochtones transportent leurs bébés de leur naissance jusqu’à leur premier anniversaire. Ceux-ci sont ensuite transportés dans un tikinagin (porte-bébé) sur le dos de leur mère. Le misidjipzin représente un commencement; la possibilité pour un enfant de se sentir en sécurité et en harmonie avec son environnement. Lorsqu’il est façonné dans l’écorce de bouleau, la mère perçoit la chaleur de son enfant, qui se sait en sûreté. Ce contact cultive l’amour auquel l’enfant a droit pour s’épanouir et prendre sa place. Il évoque amour, discipline, identité, appartenance et connexion. Il symbolise aussi le lien avec la mère, qui a donné naissance à l’enfant et qui se doit d’être traitée avec respect, puisqu’elle a porté la vie.

Djodjo aki, la Terre Mère, fournit le nécessaire pour préparer le misidjipzin. Chaque élément utilisé dans sa fabrication a un sens profond. La confection s’échelonne sur plusieurs jours : il faut recueillir les matériaux, faire le découpage et sélectionner les pierres qui donneront leur forme à l’écorce.

Ce misidjipzin est fait d’écorce de bouleau et cousu de racines de pin gris; la patte d’ours, elle, est faite de piquants de porc-épic perlés. L’enveloppe à l’intérieur du misidjipzin s’appelle wakobizin. On y trouve des couvertures, un bonnet agencé et un coussin sur lequel le bébé peut s’étendre. Faite de cuir de cerf, l’enveloppe se lace pour bien tenir le bébé en place. Elle représente le ventre de la mère, le sentiment de sécurité et l’importance d’aimer inconditionnellement tant l’invisible que ce qui se voit à l’œil nu. Les lacets qui retiennent le bébé en place évoquent le cordon ombilical. Ce lien nous unit à la Terre Mère dès notre naissance. Il signifie que peu importe où nous nous trouvons, même si nous sommes perdus, nous retrouverons toujours notre voie vers elle.

Tabaret avec sculpture autochtone

Artistes invités