
Par Brandon Gillet
Le passage à l’Université d’Ottawa de Sebastian Chavarria, surnommé affectueusement « Iron Man », a retenu l’attention des médias nationaux le 20 mars dernier. Le garçon de six ans, atteint depuis la naissance de nombreux troubles de santé ayant notamment nécessité une trachéotomie et ayant provoqué la déformation partielle de sa main gauche, a reçu une nouvelle prothèse grâce au Défi de conception prothétique Makerspace de l’Université.
Dans le cadre de ce concours, qui a débuté en novembre, les participants devaient concevoir et imprimer en 3D une prothèse fonctionnelle pour remplacer celle que Sebastian avait reçue par la poste des États-Unis. Conçue exclusivement à partir de mesures, l’ancienne prothèse n’était pas parfaitement ajustée.
« Au début du Défi, nous avons fait venir Sebastian et nous avons scanné sa main, explique l’administrateur de Makerspace, Vishv Vivek Sharma. Les équipes ont donc pu travailler à partir d’une reproduction exacte de sa main plutôt qu’à partir de mesures. »

Sebastian Chavarria, Shannon Lee et Robert Rayson.
L’atelier Makerspace a fourni les logiciels nécessaires et a organisé plusieurs ateliers pour guider les 73 équipes inscrites au concours.
À la finale, Sebastian a choisi la prothèse appelée « Iron Man », conçue par les étudiants en génie de 2e année Robert Rayson et Shannon Lee. Les gagnants ont remporté le grand prix de 1 000 $.
La prothèse à l’allure d’une main de robot permet à Sebastian de saisir des objets par une simple action du poignet et de bouger les doigts en appuyant sur un bouton, selon Shannon.
Le gagnant du deuxième prix n’est toutefois pas en reste : Ruben Fernandez a lui aussi reçu 1 000 $ pour sa prothèse, qui présentait quelques-unes des caractéristiques préférées du garçon.
La famille souhaite continuer à travailler avec l’Université d’Ottawa et l’atelier Makerspace pour renouveler ou modifier la main artificielle périodiquement. Elle aimerait aussi que les propriétés des deux prothèses finalistes soient combinées, ce qui améliorerait le confort et la fonctionnalité de la main. Les deux équipes ont accepté de poursuivre leur collaboration avec la famille.
« Nous sommes heureux de travailler avec l’atelier Makerspace à la conception de nouvelles mains pour Sebastian et pour sensibiliser les gens à la cause », affirme le père de Sebastian, Enrique Chavarria.
Le grand avantage d’une prothèse imprimée en 3D, c’est le coût, explique M. Chavarria. Comme ces prothèses coûtent entre 20 $ et 50 $ à fabriquer, le reste du coût se calcule en temps. C’est tout un contraste par rapport aux prothèses conventionnelles, qui coûtent de 25 000 $ à 50 000 $, et qui deviennent vite trop petites pour un jeune garçon en croissance.
Sebastian a pavané avec sa nouvelle prothèse devant un public enthousiaste et tout sourire à l’ÉITI.
« Tout le monde est vraiment emballé, dit M. Sharma. C’est vraiment génial. »
Sebastian pourra désormais jouer avec ses amis et son grand frère et faire du vélo, tout en se sentant un peu comme son héros préféré grâce au look « Iron Man ».
« Il y a un côté cool à cela, ajoute M. Chavarria. Mon fils a une main fonctionnelle, mais comme elle a l’air d’une main de robot, il se sent comme un super héros. »