Tuesday, October 29, 2019, noon
Huguette Labelle Hall, University of Ottawa

Note: speeches appear in the language in which they are delivered.
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Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Ambassadrices et représentants diplomatiques du groupe francophone,

Monsieur l’Ambassadeur de la République d’Haïti Frantz Liautaud, coordinateur du Groupe des ambassadeurs francophones

Monsieur l’Ambassadeur de la Grèce, Dimitri Azempoulos, et

Madame l’Ambassadrice du Royaume du Maroc Souria Otmani, membre du groupe des relations avec les universités,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite la plus cordiale bienvenue à l’Université d’Ottawa pour cette rencontre importante et prometteuse. C’est un grand honneur de vous accueillir sur le campus.

Lorsque nous nous réunissons pour un événement d’envergure comme celui-ci, nous avons coutume de commencer par une déclaration en appui aux efforts de réconciliation avec les Premières Nations du Canada. 

Nous rendons hommage au peuple algonquin, gardien traditionnel de cette terre. Nous reconnaissons le lien sacré de longue date l’unissant à ce territoire qui demeure non cédé.

Nous rendons également hommage à tous les peuples autochtones qui habitent Ottawa, qu’ils soient de la région ou d’ailleurs au Canada.

Nous reconnaissons les gardiens des savoirs traditionnels, jeunes et âgés.

Nous honorons aussi leurs courageux dirigeants d'hier, d'aujourd'hui et de demain.

J’ai dit plus tôt que cette rencontre était importante, et elle l’est.

Elle est importante parce que la promotion de la francophonie est au cœur de notre mission comme université, et même de notre loi constituante. Pour l’Université d’Ottawa, c’est non seulement un devoir, mais une passion, et nous sommes très heureux d’avoir la chance, aujourd’hui, de nouer des liens avec de distingués représentants d’une cinquantaine de pays francophones.

Depuis 1848, nous nous faisons en effet un point d’honneur de faire rayonner la langue française et d’enseigner et d’étudier l’histoire et la culture des francophones au Canada et partout dans le monde.

L’Université d’Ottawa a joué un rôle-clé dans le développement et l’épanouissement de la communauté franco-ontarienne, et elle continue d’ailleurs à contribuer grandement à sa vitalité.

Qu’on en juge :

  • nos diplômés sont les médecins, les infirmières et les infirmiers qui traitent et soignent les patientes et patients en français à l’Hôpital Montfort;
  • ils sont les avocates et les avocats qui accompagnent et qui guident les citoyennes et citoyens francophones dans le système juridique ontarien;
  • ils sont les enseignantes et les enseignants qui forment nos enfants et dirigent les écoles francophones partout en Ontario et au-delà;
  • ils sont nos actrices, nos acteurs, nos artistes, nos musiciennes et nos musiciens qui contribuent à enrichir notre culture, qui est si dynamique;
  • et ils sont les fonctionnaires qui travaillent à élaborer et à mettre en œuvre les politiques publiques fédérales et provinciales.

Aujourd’hui, bien que nous soyons extrêmement fiers d’être la plus grande université bilingue, français-anglais, au monde, nous sommes tout aussi fiers de pouvoir nous appuyer sur nos racines francophones pour offrir une formation postsecondaire à plus de 13 000 étudiantes et étudiants francophones chaque année.

Nous recevons d’ailleurs toujours plus d’étudiants exceptionnels de la francophonie internationale. En effet, de nos 42 000 étudiants et étudiantes, près de 20 % sont des étudiants internationaux provenant de quelque 145 pays différents. En tant que capitale d’un pays du G7, Ottawa accueille des gens des quatre coins du monde, et nous sommes fiers de faire partie d’un « village mondial » multiculturel et dynamique.

L’Université d’Ottawa est aussi fière de tenir lieu de pont entre l’Ontario français et la francophonie internationale.

Chaque année, de plus en plus de francophones en provenance d’Europe, d’Afrique occidentale et du Nord, du Moyen-Orient, des Caraïbes et d’autres régions francophones du monde viennent grossir les rangs de notre population étudiante, de notre corps enseignant et de notre cohorte de chercheurs.

Par exemple, la semaine prochaine, nous recevrons les présidents et vice-présidents de 14 universités francophones d’Afrique pour discuter de possibilités de collaboration. Nous les avons invités à Ottawa pour leur montrer la qualité de nos programmes et de nos installations de recherche, mais aussi notre ville et notre société accueillantes. Placées sous le signe de la diplomatie des sciences et des connaissances, les collaborations entre nos universités francophones bénéficieront aux pays dont provient un nombre important de nos étudiants, chercheurs professeurs. Cela bénéficiera aussi tout naturellement aux étudiants et étudiantes de notre université en les exposant à des cultures et des réalités internationales différentes, mais combien complémentaires et solidaires!

L’Université d’Ottawa est aussi un leader mondial en recherche sur la francophonie. Hier encore, nous avons ajouté quatre nouvelles chaires à notre Programme novateur de chaires de recherche sur le monde francophone : Une Chaire de recherche sur l’immigration et les communautés franco-ontariennes;

Deux Chaires de recherche de l’Université d’Ottawa et de l’Institut du Savoir Montfort sur la santé des francophones de l’Ontario; et une Chaire de recherche en francophonie internationale sur les politiques du patrimoine culturel. Nous comptons maintenant 11 chaires dans notre Collège des chaires de recherche sur le monde francophone.

Nous avons aussi une excellente relation de travail avec la France. Je souhaite d’ailleurs remercier l’ambassadrice de la France d’avoir appuyé nos partenariats avec son pays, dont la plate-forme Innovation France-Canada, L’antenne conjointe CNRS-Université de Lyon-Université d’Ottawa, et d’autres projets importants.

Laissez-moi vous dire un mot sur la présence de l’antenne du CNRS-Université de Lyon à l’Université d’Ottawa. Les relations de collaboration scientifique entre nos deux pays sont historiques et très fructueuses. L’antenne du CNRS-Université de Lyon vise à développer encore plus ces relations en mettant en contact des chercheurs canadiens et français et en établissant des possibilités de collaboration scientifique dans des domaines de pointe prioritaires pour nos deux pays. Nous sommes fiers que cette antenne d’établissements de recherche français des plus prestigieux rayonne dans notre pays à partir de l’Université d’Ottawa.  

Dans notre culture de plus en plus interconnectée et dans notre économie mondiale, ce rôle de pont est, pour nous tous, d’une importance cruciale. Parce que même si nous devons conserver notre pertinence à l’échelle locale et nous engager envers nos voisins immédiats, nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer notre devoir envers le monde dans son ensemble.

Dans ce monde, les innovations environnementales, technologiques, politiques, scientifiques et économiques traversent les frontières et nous influencent, où que nous habitions. Nous ne pouvons plus faire semblant que notre avenir n’est pas aussi l’avenir de tout le monde. Les deux sont liés. Pour la francophonie et pour l’ensemble du monde.

Il est de notre devoir de chercher ensemble des solutions aux défis qui se posent à nous. L’Université d’Ottawa s’acquitte de ce devoir de différentes façons. Par exemple, en créant un centre d’expertise pour l’intégration juridique, économique et sociale des réfugiés, centre qui a conseillé une vingtaine de pays sur les meilleures façons de répondre aux besoins des réfugiés. Mentionnons aussi nos partenariats avec des universités en Afrique, en Asie, en Europe et ailleurs dans le monde pour mettre en commun nos connaissances et nos ressources. Le Centre Max Planck - uOttawa pour la photonique extrême et quantique, par exemple, a été établi en 2015 pour appuyer les collaborations et échanges scientifiques entre l’Université d’Ottawa et la Société Max Planck en Allemagne. Mentionnons aussi que les étudiants internationaux qui étudient en français à l’Université d’Ottawa paient les mêmes droits de scolarité que leurs camarades canadiens, ce qui représente une subvention très substantielle.

L’université d’Ottawa joue un rôle clé dans la francophonie internationale, ayant tenu plusieurs conférences internationales portant sur la Francophonie politique. Nous étions aussi au nombre des cinq universités canadiennes à être invitée par des universités françaises

créer la nouvelle Alliance U7+, une alliance des universités des pays du G7, mais qui regroupe 45 universités de 18 pays amis. Nous nous sommes engagés à travailler ensemble pour réaffirmer le rôle des sciences et des scientifiques dans la recherche de solution aux défis mondiaux. Nous travaillerons ensemble aussi pour mieux informer les décideurs et assurer une meilleure communication des découvertes scientifiques. Notre Université est responsable de l’établissement de programmes de formation sur les compétences de citoyenneté mondiale, une initiative qui regroupera 15 universités dans le monde.

Ce rôle de leadership au sein de la francophonie internationale, nous tenons à le maintenir et à le développer, pour notre communauté universitaire certes, mais aussi pour l’Ontario et le Canada.

À cette fin, j’aimerais tous vous inviter à collaborer avec nous à la création d’une série de « conférences d’ambassadeurs » à l’Université d’Ottawa pour discuter de relations internationales, de questions culturelles et de problèmes planétaires. Je suis convaincu que vos contributions à cette série enrichiront le débat intellectuel de notre université et de notre ville. Vous aurez aussi l’occasion d’interagir avec des chercheurs et des étudiants curieux d’acquérir de nouvelles connaissances et d’explorer le monde. Nous serons à l’écoute de vos suggestions un peu plus tard aujourd’hui.

Nous aurons aussi une occasion de célébrer la francophonie et de faire rayonner davantage sur le campus les différentes expressions de cette francophonie internationale. Je lance l’idée d’une exposition culturelle mettant en vedette la francophonie internationale à l’Université d’Ottawa pour la Journée internationale de la Francophonie.

Bien sûr, nous sommes toujours ouverts aux projets de partenariats, aux possibilités d’échanges et aux autres occasions d’augmenter l’impact de notre travail et d’apprendre aux côtés de nos collègues d’autres pays.

Chaque jour, quand je viens au travail, je peux sentir toute l’effervescence, l’ambition et l’intelligence de nos étudiantes et étudiants, de nos professeurs et de nos chercheurs, alors qu’ils et elles s’attellent à ce défi de bâtir un monde meilleur en français, au profit de tous.

Vers ce projet urgent, l’Université d’Ottawa poursuivra sur sa lancée en amenant des idées innovatrices, et en mettant de l’avant ses chercheurs passionnés et engagés.

Nous savons que cela demandera un effort collectif, et nous avons très hâte de travailler de façon proactive avec la communauté internationale à des projets ambitieux pour bâtir l’avenir de la francophonie ensemble.

Permettez-moi de vous remercier une fois de plus d’être parmi nous aujourd’hui. J’ai bien hâte de parler avec vous pendant le lunch et pendant la période de commentaires à la fin, car nous tenons à recueillir vos suggestions pour l’Université.