La professeure Lynda Hubert Ta étudie le rôle des entreprises privées dans les négociations mondiales sur le climat

By Civil law

Communication, Faculty of law

Lynda Hubert Ta
Des géants des combustibles fossiles aux grands lobbys industriels, les acteurs du secteur privé sont de plus en plus nombreux à assister aux conférences annuelles des Nations Unies sur les changements climatiques (COP) dans l’espoir d’avoir leur mot à dire sur les règles qui régiront l’avenir climatique du monde.

Cette présence accrue soulève des questions cruciales sur l’équité et la transparence de la gouvernance climatique mondiale et sur sa capacité à mener des actions efficaces et ambitieuses.

La professeure de la Section de droit civil Lynda Hubert Ta étudie ces questions pressantes dans un nouveau projet de recherche intitulé « La participation des entreprises privées dans les négociations internationales sur le climat : évolution et enjeux normatifs ». Pour cette importante étude d’une durée de deux ans, la professeure a obtenu une subvention de développement Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).

Dans le cadre de ce projet, Lynda Hubert Ta s’intéresse à une tendance qui a pris une ampleur sans précédent au cours des dernières années, à savoir l’augmentation considérable du nombre de représentantes et représentants du secteur privé (en particulier des industries des combustibles fossiles) dans les sommets sur le climat. À titre d’exemple, le nombre d’accréditations accordées à des lobbyistes affiliés à l’industrie a bondi de 25 % entre la COP26 à Glasgow (2021) et la COP27 à Charm el-Cheikh (2022). À la COP28 à Dubaï (2023), près de 2 500 lobbyistes se sont vu accorder une accréditation, un chiffre vertigineux qui a suscité beaucoup de critiques de la part des groupes de la société civile et des médias.

Or malgré les préoccupations exprimées par une large frange de l’opinion publique, le phénomène n’a été que peu abordé à ce jour dans la recherche universitaire. Le nouveau projet de la professeure Hubert Ta vise à combler cette lacune en étudiant l’évolution de l’implication des entreprises privées dans les négociations sur le climat au cours des 30 dernières années ainsi que ses répercussions sur la lutte mondiale contre les changements climatiques. Comment la participation du secteur privé influence-t-elle le droit international relatif au climat et la réalisation des objectifs climatiques mondiaux? La professeure Hubert Ta s’efforcera de répondre à cette question cruciale et de jeter un nouvel éclairage sur les liens complexes qui existent entre l’influence privée et les engagements publics en matière de climat.

Pour mener à bien ce projet, Lynda Hubert Ta pourra miser sur l’expertise approfondie qu’elle possède dans les domaines du droit international de l’environnement et de la responsabilité sociale des entreprises. Ses travaux précédents s’intéressaient à la gouvernance mondiale de l’environnement, la mise en œuvre d’accords multilatéraux et l’élaboration de cadres internationaux sur les changements climatiques et la biodiversité. Elle pourra par ailleurs tirer parti de son expérience de participation à des COP précédentes pour développer une compréhension unique de la façon dont a évolué la diplomatie environnementale internationale. Son bagage lui permettra d’enrichir sa recherche en y intégrant des perspectives pratiques sur l’implication croissante des entreprises privées dans les négociations mondiales sur le climat.

En plus de contribuer à étoffer les connaissances sur le sujet, l’étude de la professeure Hubert Ta vise à doter les organisations de la société civile d’outils fondés sur des données probantes qui leur permettront de s’impliquer plus efficacement dans le débat public et la défense des intérêts. Le grand public pourra également s’inspirer de ses conclusions pour s’y retrouver dans le paysage de plus en plus complexe des négociations sur le climat.

La Section de droit civil félicite la professeure Hubert Ta pour cet important projet de recherche!

La Section tient également à féliciter la professeure Emmanuelle Bernheim, co-candidate à une autre subvention de développement Savoir pour un projet dirigé par la professeure Karine Croteau, de la Faculté des sciences sociales. Le projet en question s’intéresse à la prestation, par l’équipe mixte d’intervention de Maniwaki, de services favorisant le mieux-être holistique et la sécurisation culturelle des personnes autochtones en milieu urbain.

Les subventions de développement Savoir du CRSH visent à appuyer les étapes initiales de projets de recherche afin de favoriser l’approfondissement de nouvelles questions ainsi que l’expérimentation de nouvelles approches théoriques, idées et méthodes.